Page:Revue des Deux Mondes - 1891 - tome 105.djvu/962

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comme un fait certain, sinon accompli. Un délégué du Crédit mobilier italien a été, dans le même temps, négocier à Berlin la prise ferme, par un groupe de banquiers, du solde des rentes italiennes provenant du fonds des pensions. Cette négociation financière a réussi, et le Trésor italien se trouve encore pour quelque temps à l’abri d’une extrême détresse.

L’abandon du projet d’emprunt russe 3 pour 100 avait fait reculer, il y a un mois, les 4 pour 100 de Russie de deux unités. Cette réaction est maintenant effacée. Les obligations 1880 et les Consolidés des chemins de fer sont cotés 99, ex-coupon. Le Hongrois a été porté de 91.40 à 93.50. Des déclarations ministérielles, à Pest et à Vienne, annonçant un nouvel ajournement indéfini de la question de la reprise des paiemens en espèces, a fait reperdre le cours de 92. Toutes les valeurs ottomanes se sont remises en hausse. Elles avaient baissé par sympathie avec le reste de la cote et ont remonté de même. Les bruits de conversion des obligations-Douanes, qui ont de nouveau circulé, sont tout au moins prématurés. La Banque ottomane, dont l’assemblée générale se réunit à la fin de juin, a fixé à 17 fr. 50 le dividende de 1890. Ce titre est en reprise de 20 francs.

Les nouvelles de la République Argentine sont toujours défavorables. Les suspensions temporaires de paiement se succèdent, au grand détriment des affaires. La prime de l’or se tient au taux le plus élevé.

La Banque de France est en grande hausse, de 4,425 à 4,535 fr., en prévision d’un dividende semestriel supérieur à celui de fin juin 1890. La Banque de Paris a repris de 20 francs à 810, le Crédit foncier de 10 à 1,270, le Crédit lyonnais de 11.25 à 791.25, le Crédit mobilier de 20 à 395. Le Comptoir national d’escompte a gagné seulement 5 fr. à 580, ainsi que la Société générale à 480. La Banque d’escompte, dont l’assemblée a voté un dividende de 15 fr., est sans changement à 465. La reconstitution de la Société de dépôts se heurte encore à quelques difficultés.

Les actions de nos grandes compagnies de chemins de fer n’ont pas varié. Parmi les étrangères, celles des Chemins autrichiens ont monté de 26 fr. 25 à 631.25, le rachat des lignes hongroises par l’État hongrois étant maintenant décidé. Les Chemins portugais sont toujours très faibles à 275.

Le Suez est en hausse de 40 fr. à 2,740, le Gaz de 22.50 à 1,412.50, les Omnibus de 40 fr. à 1,110. Le Rio-Tinto a été brusquement porté à 590, puis ramené à 575. Une action judiciaire vient d’être ouverte par le gouvernement contre les anciens administrateurs de la compagnie du Canal de Panama.


Le directeur-gérant : Ch. BULOZ.