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LES
JUIFS ET L'ANTISEMITISME

III.[1]
PHYSIOLOGIE ET PSYCHOLOGIE DU JUIF.

Nous avons vu de quels élémens ethniques, sous quelles influences physiques et morales, il s’était reformé, dans la séquestration du ghetto, une race juive, produit artificiel du code rabbinique et des lois du moyen âge. Cette race nouvelle et antique à la fois, essayons d’en esquisser la psychologie ; et, comme en ce siècle, épris de formules scientifiques, il n’est plus de mode d’isoler l’âme du corps, commençons par en faire la « physiologie. » Aussi bien toutes deux se tiennent, et l’une explique l’autre.

Le juif porte dans sa chair, et jusque dans son âme, la trace des outrages endurés pendant quinze siècles. Il a effacé de son épaule la tache de la rouelle jaune, il n’a pu toujours laver son front des stigmates du ghetto. Il en reste marqué. Rappelons-nous la vie qui lui a été faite et l’éducation qui lui a été donnée par ses maîtres chrétiens ou musulmans. Représentons-nous d’abord la maison où il a été élevé. Presque partout, elle a déjà disparu. Nos enfans ne connaîtront pas « la rue aux Juifs. » Les derniers restes

  1. Voyez la Revue du 15 février et du 1er mai.