canonnière cuirassée le Cocyte, le croiseur de 1re classe le Duguay-Trouin, le croiseur de 2e classe le Fabert, le croiseur-torpilleur l’Épervier et quatorze torpilleurs. À Brest, les navires armés étaient les garde-côtes cuirassés Fulminant et Tempête, les croiseurs de 1re classe Nielly et Forfait, le croiseur de 2e classe l’Éclaireur et neuf torpilleurs, soit en tout 7 cuirassés, 6 croiseurs et 23 torpilleurs pour Brest et Cherbourg.
Si l’on ajoute à ces chiffres les bâtimens de la Méditerranée ainsi que ceux de la division du Nord qui faisait route pour la Baltique, on trouvera que la marine avait au même moment, armés dans l’Océan et dans la Méditerranée, et prêts à aller au feu : 22 cuirassés de ligne, 4 canonnières cuirassées, 18 croiseurs, 5 avisos-torpilleurs et 54 torpilleurs.
C’est là un effort considérable dont il convient d’apprécier les résultats.
Sur les 22 cuirassés ainsi armés, un seul, le Marengo, est de construction très ancienne ; il date de 1869 ; tous les autres ont moins de quinze années d’existence. On peut discuter la valeur des différens types auxquels ils appartiennent et qui représentent d’une part la modification incessante des conditions demandées à nos cuirassés, et de l’autre l’échelle des progrès réalisés dans la métallurgie et dans la construction des machines. Mais il faut reconnaître que tous feraient bonne figure dans une bataille navale.
Nos cuirassés mobilisés étaient peut-être moins bien préparés à soutenir sans défaillance une allure de machine un peu vive. Ces bâtimens provenaient de la 2e catégorie de réserve, et ceux qui ont été embarqués à leurs bords avaient, pour la plupart, à faire manœuvrer des machines qu’ils ne connaissaient peut-être que théoriquement et qui ne fonctionnent pas assez souvent.
C’est là un inconvénient inhérent aux catégories de réserve, sur lesquelles nous reviendrons tout à l’heure.
Quant aux dix-huit croiseurs mobilisés, il ne faut pas que leur nombre élevé nous fasse illusion.
Voici, en effet, quelques renseignemens sur les croiseurs armés pendant les manœuvres :
Lancement | Déplacement | Vitesse | Artillerie | |
---|---|---|---|---|
1 Duguay-Trouin | 1877 | 3,300 t. | 16 nœuds | 10 pièces de 15 c/m et au-des. |
2 Forfait | 1879 | 2,300 | 14n,2 | 15 pièces de 14 c/m |
3 Lapérousse | 1877 | 2,300 | 14n,7 | 15 pièces de 14 c/m |
4 Nielly | 1880 | 2,300 | 15n,2 | 15 pièces de 14 c/m. |
5 Desaix | 1868 | 1,600 | 14n,2 | 4 pièces de 14 c/m |
6 Dupetit-Thouars | 1874 | 1,900 | 15n,2 | 10 pièces de 14 c/m |
7 Fabert | 1874 | 1,900 | 14n,9 | 8 pièces de 14 c/m |
8 Eclaireur | 1877 | 1,700 | 15n,2 | 8 pièces de 14 c/m |
9 Sfax | 1884 | 4,502 | 16n,7 | 16 pièces de 14 c/m |
10 Cécille | 1888 | 5,800 | 19n,4 | 16 pièces de 14 c/m |
11 Tage | 1888 | 1,900 | 15n,2 | 16 pièces de 14 c/m |
12 Surcouf | 1888 | 1,859 | 20n,5 | 4 pièces de 14 c/m |
13 Forbin | 1888 | 1,850 | 20n,6 | 4 pièces de 14 c/m |
14 Lalande | 1888 | 1,880 | 20n,8 | 4 pièces de 14 c/m |
15 Condor | 1885 | 1,280 | 17n,8 | 5 pièces de 10 c/m |
16 Epervier | 1886 | 1,280 | 17n,35 | 5 pièces de 10 c/m |
17 Faucon | 1887 | 1,280 | 17n,0 | 5 pièces de 10 c/m |
18 Vautour | 1889 | 1,280 | 17n,0 | 5 pièces de 10 c/m |
19 Davout | 1889 | 3,000 | [1] | 6 pièces de 16 c/m |
- ↑ En essais, n’a pas pris part aux manœuvres.