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nous serions entraînés trop loin. Contentons-nous donc de louer l’intention de Mme de Witt. Elle a bien mis en lumière ce je ne sais quoi d’inspiré qui est le propre de la charité, sans lequel elle n’est plus elle, mais la philanthropie, autant dire une espèce d’assurance que nous prenons contre les revendications de la misère… et les dangers de la contagion. Saint Louis et saint François de Sales, saint Vincent de Paul et la sœur Rosalie, voilà les héros de la charité, dont la religion même a bien pu diriger les élans, mais ne suffit pas à les expliquer. C’est leur histoire, ce sont leurs fondations, c’est l’impulsion qu’ils ont donnée jadis à leurs œuvres que Mme de Witt nous rappelle une fois de plus dans son livre ; — et que les lecteurs penseront avec nous qu’on ne saurait trop nous rappeler.

Ce n’est point de charité, mais de justice, et de justice étroite qu’il s’agit dans le Palais de Justice à Paris, son monde et ses mœurs[1], par la « presse judiciaire parisienne, » ouvrage illustré de cent cinquante dessins inédits, et précédé d’une Préface de M. Alexandre Dumas fils. La Préface, nos lecteurs la connaissent sans doute. Pour le livre, nous n’en pouvons donner qu’une idée sommaire. On y trouvera de nombreux renseignemens, précis, quoique anecdotiques, et intéressans, quoique d’ailleurs connus, sur le Palais ancien et actuel, sur la Vie judiciaire, sur la Justice criminelle, sur les Coulisses du Palais, etc. Mais ce n’en est pas l’unique objet, et mêlés qu’ils sont à la vie de presse autant qu’à celle du Palais, les auteurs « associés » de ce livre ne se cachent pas d’avoir voulu, en l’écrivant, provoquer ou hâter plus d’une réforme utile. Nous ne leur souhaitons que d’y réussir. Oserons-nous ajouter qu’au surplus, si la toque et la robe ne préservent point de tous les défauts, avocats même et magistrats trouveront dans ce livre de nombreux et d’excellens conseils ?

Arrivons maintenant aux livres qui s’adressent plus particulièrement à la jeunesse, mais non pas sans dire auparavant deux mots des deux volumes dont s’enrichit cette année la Bibliothèque des merveilles. Quand nous disons deux, il y en a trois : le Forum, de M. Auge de Lassus, le Journalisme, par M. Eugène Dubief, et les Manuscrits, par M. Auguste Molinier[2], mais nous n’avons pu parcourir que les deux derniers. Ils nous ont paru, comme aussi bien d’une manière générale tous les volumes de cette Bibliothèque, riche aujourd’hui d’à peu près cent cinquante ouvrages, pleins de choses curieuses, toujours précises et souvent neuves. Le volume de M. Dubief intéressera tous les journalistes, et pour nous parler des manuscrits, à qui se fût-on mieux adressé qu’à M. Auguste Molinier ? N’oublions pas de dire qu’en même temps que des manuscrits, il y est traité des miniatures aussi.

  1. 1 vol. in-8o ; May et Motteroz.
  2. 3 vol. in-18 ; Hachette.