archiducs, à Saint-Pétersbourg où s’est éteint le grand-duc Constantin, frère de l’empereur Alexandre II, qui passa autrefois pour un prince libéral. Elle vient de frapper, dans notre monde, deux hommes qui étaient l’honneur de la science et des lettres, qui étaient aussi pour nous des amis, des collaborateurs, M. de Quatrefages et M. Emile de Laveleye, enlevé récemment en Belgique. M. de Quatrefages, qui portait naguère encore si vertement le poids des années, comptait depuis longtemps au premier rang des savans de l’Europe, et continuait parmi nous la tradition des grands naturalistes. Il avait commencé ici même sa carrière par ses « voyages d’un naturaliste » à l’archipel de Chausey, sur les côtes de Sicile, récits charmans auxquels ont succédé tant de travaux illustres sur l’histoire naturelle de l’homme, sur la formation des races, sur le transformisme. M. de Quatrefages avait cette originalité d’allier à une science étendue et sûre la séduction de l’esprit, le talent de l’écrivain, la grâce et l’intégrité du caractère. Et M. de Laveleye, ce Belge, si Français par le talent et par la langue, s’est éteint, lui aussi, après toute une vie de travail, consacrée à l’étude de la politique, de l’économie sociale, des institutions, des hommes, des révolutions. Il a étendu ses recherches à tous les pays et à leurs transformations, à l’Angleterre, à la Prusse, à l’Autriche-Hongrie, à l’Italie. Dans cette vaste enquête poursuivie à travers les événemens contemporains, il déployait autant de sagacité que d’indépendance, un esprit curieux et libéral. Tous ces hommes d’une renommée si diverse s’en vont. Ils auront des successeurs ; ils leur auront laissé les exemples d’une vie de science, de travail et d’honneur.
Les espérances fondées sur l’afflux des capitaux provenant du paiement des coupons et dividendes de janvier ont été jusqu’ici déçues par l’événement. On n’a pas le souvenir d’une telle inactivité dans le premier mois de l’année. Les disponibilités abondent, mais la spéculation se tient dans une abstention complète, et les achats de l’épargne ne suffisent pas pour donner au marché même l’ombre de l’animation. Les places étrangères sont aussi peu disposées que la nôtre à sortir de l’inaction. A Vienne seulement l’optimisme règne par suite de la décision qu’ont prise les ministres des finances d’Autriche et de