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Les mines de charbon et leur richesse ne sont pas connues d’une façon plus précise. Yule, qu’il faut toujours citer quand on dresse l’inventaire de la Birmanie, avait reconnu aux environs de Thingadhau, sur la rive droite de l’Iraouaddy, des mines assez belles, dont le charbon donnait 27 pour 100 de cendres. Depuis l’annexion de la Haute-Birmanie, on a découvert plusieurs autres centres miniers[1] assez importans. Le premier, situé à 70 milles au-dessus de Mandalay et qui pourrait bien n’être que celui que Yule mentionnait, est déjà loué à un syndicat qui a commencé les opérations. Le second est dans la vallée de la Chindwin, entre les deux rivières Myittha et Yu. L’étendue totale en est évaluée à 175 milles carrés, de richesse inégale. La section la plus riche comprend 55 milles situés le long de la rivière ; les couches, peu profondes, varient de 3 à 10 pieds. Le charbon semble être d’excellente qualité et contenir une moyenne de 50 pour 100 (49.95) de carbone fixé. Un syndicat anglais en a loué déjà 6 milles. Un troisième centre se trouve dans les États shans du Nord, près de Lasheo, dans un endroit où doit passer une voie ferrée dont nous parlerons plus loin. Il renferme, entre autres, une couche de 30 pieds de profondeur sur une surface de plus de 2 milles ; mais le charbon est de qualité médiocre. Enfin, d’autres gisemens houillers se trouvent à Panlaung, à Nammra et en Basse-Birmanie, sur les bords de la rivière de Tenasserim, en un point où elle est encore navigable. Ajoutons toutefois que jusqu’à présent le charbon de ces gisemens n’a pas encore été employé dans l’industrie, et que même les chemins de fer exploités par l’État font venir leur combustible d’Angleterre ou du Bengale.

De toutes les richesses minérales que possède la Birmanie, la plus célèbre, — je ne dis pas la plus précieuse, — est ses mines de rubis, lesquelles contiennent aussi des saphirs, des topazes et des émeraudes. Elles sont situées dans deux districts : la moins importante, dans le district de Sagaing, sur l’Iraouaddy, parmi des collines à roches calcaires ; l’autre, de beaucoup la plus considérable, tout à fait dans le nord, par 4,000 pieds d’altitude, dans un district de 77 milles carrés, qui comprend les bassins de Mogouk, de Yebu, de Kathe et de Kyapin. Très probablement, c’est le cratère d’un volcan éteint. Comme ces mines sont, suivant les

  1. Voir le rapport de M. Jones, du General Survey of India.