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l’Espagne et le Saragosse sont aux mêmes cours qu’au milieu du mois. Le Rio-Tinto, en forte baisse, reste à 405 après 390.

Il y a quelque temps, un projet de fusion entre la Banque de dépôts et de comptes-courans et le Crédit industriel avait été élaboré, puis arrêté entre les conseils d’administration des deux sociétés, mais il s’était heurté à l’opposition des actionnaires et avait dû être abandonné. Les administrateurs de la Banque de dépôts ont ouvert alors des négociations avec ceux du Comptoir national d’escompte. Un arrangement de fusion a été signé le 27 courant et sera soumis à bref délai aux actionnaires de l’une et de l’autre institutions. Ceux du Comptoir national d’escompte sont convoqués à cet effet à une assemblée générale extraordinaire pour le 24 mai.

La Banque de dépôts et comptes-courans apporte au Comptoir national d’escompte un actif net de 15,975,000 francs, dont 975,000 sont appliqués aux réserves du Comptoir portées ainsi à 4,867,111 francs. Le Comptoir crée 30,000 actions nouvelles de 500 francs entièrement libérées qu’il remet à la Banque de dépôts en échange de son apport. Actuellement, le Comptoir national a un capital de 80 millions sur lesquels 40 millions seulement sont versés ; il appellera 125 francs par action, soit une somme totale de 20 millions, et il échangera quatre actions actuelles libérées de 375 francs contre trois nouvelles entièrement libérées de 500 francs. Le capital ancien du Comptoir national étant, par cet échange, ramené à 60 millions, sera accru des 15 millions représentés par les 30,000 actions nouvelles remises à la Banque de dépôts ; il se trouvera donc, en fin de compte, fixé à 75 millions de francs et divisé en 150,000 actions de 500 francs entièrement libérées.

Les actions du Comptoir national d’escompte valent actuellement le pair, 500 francs (250 francs versés), celles de la Banque de dépôts et comptes-courans (libérées de 375 fr.) sont cotées 420 francs environ, en perte de 80 francs.

La Banque commerciale et industrielle, dont les titres de 500 francs entièrement libérés, valent seulement 192.50, va réduire son capital de 15 millions à 8 millions, par le rachat et l’annulation de 6,000 actions, et l’échange des 24,000 actions restantes contre 16,000 nouvelles à raison de 3 contre 2. Cette combinaison aura l’avantage d’amortir d’un seul coup les pertes subies et de mettre le montant nominal du capital au niveau des ressources réelles de la société.

La Banque de Paris a encore fléchi et reste à 605. Les commissaires viennent de publier le rapport qu’ils présenteront à la prochaine assemblée. L’exercice 1891 n’a pas été bon pour cet établissement. Il a fallu couvrir avec la majeure partie des bénéfices les pertes résultant de la dépréciation de plusieurs des valeurs composant le portefeuille,