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Page:Revue des Deux Mondes - 1892 - tome 111.djvu/894

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Il est probable qu’à la fin de 1892, le chiffre de 600 millions sera atteint pour la caisse d’épargne postale et celui de 3,200 à 3,250 millions pour les caisses d’épargne ordinaires. Le total général s’élèvera alors à 3,850 millions.

Rappelons que ce sont là des sommes qui sont dues par fractions presque infinitésimales, 500 francs en moyenne et en nombre rond, pour chaque déposant, remboursables à vue, et susceptibles d’être réclamées avec le plus d’insistance, avec le caractère de la plus incontestable urgence, dans les momens où s’élèveraient devant la Caisse des dépôts de formidables difficultés de remboursement, c’est-à-dire dans des temps de calamité publique.

Quel emploi la Caisse des dépôts a-t-elle fait de pareilles sommes ? Conformément aux prescriptions légales et aux instructions ministérielles, elle a consacré presque tout ce capital à des achats en rentes françaises. Théoriquement, la Caisse des dépôts n’est pas limitée dans le choix des valeurs qu’elle peut adopter pour ses placemens, au moins en ce qui concerne les fonds des caisses d’épargne ordinaires. Pratiquement, elle n’est point sortie du cercle des valeurs de l’État français ou jouissant de la garantie de l’État français. Plus pratiquement encore, elle n’a, depuis plusieurs années, acheté que des rentes françaises et elle l’a fait avec une régularité telle, dans le dessein louable de ne paraître exercer aucune pression sur le marché, que ses achats ont porté à peu près exactement chaque jour sur un capital de 1 million.

A la fin de 1891, voici comment était placé l’avoir des caisses d’épargne et de la Caisse nationale :



Compte courant des caisses d’épargne ordinaires au Trésor Fr. 100 millions.
Compte courant de la Caisse nationale 50
Obligations Morgan, bons et obligations du Trésor et obligations de chemins de fer. 385
Rentes françaises 3.120
TOTAL Fr. 3.655 millions


Ainsi, sur un total de 3,655 millions, une somme de 3,120 millions était employée en rentes sur l’État, 4 1/2, 3 pour 100 amortissable et 3 pour 100 perpétuel, dont 405 millions pour les déposans de la Caisse nationale d’épargne et leur appartenant, et 2,715 millions représentant le dépôt effectué par les caisses