Bourse de cette place devait proposer, le 27 courant, la radiation, dans un délai d’un mois, de la cote des actions des Chemins de fer autrichiens.
Les obligations lombardes se sont tenues de 310 à 312.50. Les titres espagnols suivent les fluctuations du change. Les Nord de l’Espagne valent 340, 308, 278, 254 et 244, suivant le rang hypothécaire de chaque catégorie. Les Pampelune sont cotées 306, les Barcelone 318, les trois catégories des Asturies 299, 254 et 244. On cote les Saragosse 321, 306 et 285.
Le marché de Londres a subi, comme le nôtre, l’influence des nouvelles relatives à l’épidémie. L’effet n’a été d’ailleurs nullement uniforme. Si les fonds internationaux, russes, austro-hongrois, allemands, italiens et espagnols, ont fléchi, les actions des chemins de fer se dirigeant vers le nord de l’Angleterre ont eu une poussée de hausse, provoquée par la supposition qu’un très grand nombre de touristes anglais allaient quitter en hâte le continent contaminé pour achever leurs vacances dans les stations balnéaires et les sites favoris d’Ecosse.
Le Stock-exchange est resté fermé le 27 et la liquidation a commencé le lundi suivant 29. Un des faits les plus intéressans sur cette place est la dépréciation persistante de l’argent métal. Le gouvernement de l’Hindoustan, en refusant de vendre ses roupies au-dessous de 1 sh. 2 p. 5/8, a réussi à enrayer le mouvement de baisse. L’argent fin vaut 38 pence à Londres.
On sait que le rapport légal de la valeur de l’or et de l’argent est de 1 à 15 1/2, ce qui veut dire que légalement 1 kilogramme d’or vaut 15 kilogrammes et demi d’argent. Mais la loi n’est pas la maîtresse des changes, et elle ne peut décréter le prix réel des métaux précieux. Aujourd’hui le kilogramme d’argent vaut 137 francs, et le kilogramme d’or 3,441, ce qui établit entre les deux métaux un rapport de 1 à 25. Le kilogramme d’or, au lieu de valoir 15 1/2 kilogrammes d’argent, vaut 25 kilogrammes de ce métal. Résulte-t-il de cette différence, entre la proportion réelle et la proportion légale, un danger réel pour la France ?
Il est vrai qu’aucun pays n’a dans sa circulation ou dans ses réserves une accumulation de métal blanc aussi forte que la France. Notre Banque en possède un stock formidable, représentant une valeur fictive, qui n’est soutenue que par le cours légal. De plus, les écus de 5 francs des puissances formant avec nous l’Union latine : Belgique, Suisse, Italie et Grèce, entrent et circulent librement sur le marché, pour un montant total de près de 900 millions de francs, ajoutés aux produits de l’ancienne frappe française.
Si, en présence de cette dépréciation de l’argent, il ne s’est encore manifesté chez nous aucun inconvénient dans les paiemens ou dans le jeu du marché monétaire, c’est que l’or que nous perdons par l’excédent