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cavalerie de 99 régimens à 61[1] ; l’artillerie d’environ 340 compagnies à 184[2] ; le train d’artillerie de 32 escadrons à 8[3], et le génie de 60 compagnies à 30[4].

On licencia entièrement la classe de 1815. Les déserteurs des classes antérieures, « les absens sans permission, » — ils étaient désignés par cet euphémisme sur les situations, — furent considérés comme en congé limité. Les sous-officiers et soldats qui, à raison de leurs années de service, étaient susceptibles d’obtenir des congés et qui en firent la demande furent renvoyés définitivement dans leurs foyers. Enfin on donna un très grand nombre de congés illimités, de façon à atteindre ou plutôt à tomber au complet de paix déterminé par l’ordonnance royale, soit 201,122 hommes, officiers compris. Mais on reconnut bientôt que le pauvre budget de la guerre serait encore insuffisant. Dupont parvint à réduire l’armée à peu près aux trois quarts du complet de paix, en prescrivant de donner en masse de nouveaux congés, même aux hommes qui n’en désiraient pas. Le pis, c’est qu’à cette époque où l’armée avait la vanité, assez naturelle, des beaux uniformes, des plumets et des chamarrures, on renvoyait les soldats en haillons. — « Voyez la belle f… récompense après s’être bien battu pour son pays ! disait un vieux hussard sur le seuil du quartier de l’Ave Maria. Jamais, avec le Tondu, nous n’aurions été traités ainsi. S’il faisait tuer les gens, il savait les récompenser. Mais le J. F. d’à présent n’est bon qu’avec les calotins. »

La réduction de l’effectif imposait aussi celle des cadres et

  1. Mars 1814 : 91 régimens de cavalerie de ligne, — 4 régimens de la garde (sans compter les Polonais) ; — 4 régimens de gardes d’honneur.
    Septembre 1814 : 57 régimens de cavalerie de ligne, — 4 régimens de l’ex-garde sous le nom de chasseurs, dragons, chevau-légers et cuirassiers de France (ce dernier régiment formé avec les ex-grenadiers à cheval).
  2. Mars 1814 : 9 régimens d’artillerie à pied ayant chacun de 20 à 32 compagnies, — 6 régimens d’artillerie à cheval à 8 compagnies, — 1 régiment à pied de la vieille garde à 6 compagnies, — 1 régiment à cheval à 6 compagnies, — 1 régiment à pied de la jeune garde à 14 compagnies.
    Septembre 1814 : 8 régimens d’artillerie à pied à 21 compagnies, — 4 régimens à cheval à 4 compagnies.
  3. Mars 1814 : 27 escadrons de la ligne, — 6 escadrons de la garde.
    Septembre 1814 : 8 escadrons.
  4. Mars 1814 : 2 bataillons de mineurs à 6 compagnies, — 4 bataillons de sapeurs à 9 compagnies, — 3 compagnies de la garde.
    Septembre 1814 : 3 régimens à 10 compagnies.