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Page:Revue des Deux Mondes - 1892 - tome 113.djvu/583

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Les moyennes définitives étant calculées, ceux qui, à raison de la faiblesse de leurs notes de troisième année, n’obtiennent pas la cote 11 sur l’ensemble, ou pour certaines matières, le chiffre 6, quittent l’école sans brevet ni diplôme. Les autres reçoivent un certificat délivré par le ministre qui gratifie en outre le premier d’une médaille d’or. Nous ajouterons, pour fixer les idées, que la moyenne du « major » de sortie en 1890 atteignait 17.27. On attribue aussi des médailles d’argent à ceux qui dépassent la note 15 et dont aucune moyenne particulière n’est plus basse que 11. La même année, de nombreux concurrens serraient de près le numéro 1, car le dernier des médaillés avec sa moyenne fort raisonnable de 15.33 n’était déjà plus que le seizième. Le chiffre 13 qu’atteignait encore l’élève sorti le soixante-septième a une grande importance. Suivant une disposition de l’article 23 de la loi militaire du 15 juillet 1889, disposition compliquée, mais excellente pour entretenir l’émulation et l’ardeur au travail, les quatre premiers cinquièmes des élèves ayant obtenu à leur sortie la note 13 ne font qu’une année de service sous les drapeaux. Cinquante-quatre jeunes gens ont bénéficié de cette mesure en obtenant ce qu’on appelle « le diplôme supérieur ; » les autres ont suivi le sort de leur classe, y compris les deux derniers, le quatre-vingt-septième et le quatre-vingt-huitième, auxquels le diplôme simple a même été refusé. Pour celui-ci, « séché » à raison de son insuffisance générale (moyenne 10.68), la sentence a été définitive ; le pénultième, plus heureux, est parvenu à reconquérir son brevet, en réparant sa faiblesse par un examen supplémentaire subi après les vacances.

Quant à ceux qui, à une période quelconque de leurs études, ont été éliminés pour motifs de conduite, ils n’ont droit, quelles que soient leur aptitude ou leur intelligence, à aucun diplôme et ne figurent pas même dans les archives de l’école à côté des jeunes gens déclassés pour leur paresse ou leur nullité.

Le lecteur s’apercevra bien vite que les règles assez sévères qui barrent le passage aux sujets médiocres n’ont rien de platonique, en comparant le chiffre des diplômés, 86 ou si l’on veut 87, à celui des promotions d’entrée dont chacune comprend exactement cent candidats, ou même cent un, lorsque les deux admissibles classés après le numéro quatre-vingt-dix-neuf ont même nombre de points, comme au concours de 1890. Souvent même le déchet est encore plus considérable, ainsi qu’il est arrivé pour la promotion libérée en août 1891 ; il serait plus sensible encore si l’on tenait compte de ce fait qu’une division, tout en s’affaiblissant par suite