Page:Revue des Deux Mondes - 1892 - tome 114.djvu/962

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

conseil, M. Vincent Caillard, sur la situation générale des finances ottomanes. D’après ce juge très compétent, le rendement des revenus concédés au conseil d’administration de la dette, qui représente les créanciers étrangers de la Turquie, est susceptible de très fortes augmentations dans un avenir rapproché. Des mesures efficaces contre la contrebande suffiraient, par exemple, pour donner une élasticité extraordinaire aux deux principaux de ces revenus, le tabac et le sel.

La rente italienne s’est rapprochée d’abord de 94 francs, mais le désarroi des deux derniers jours l’a ramené à 93.47. D’après le projet de budget déposé par M. Giolitti pour 1893-1894, cet exercice, si la réalité répond aux prévisions, se solderait par un excédent de 6 millions de lire. Il est juste de noter que certaines dépenses qui avaient été rattachées au budget ordinaire en ont été de nouveau détachées pour être couvertes par des ressources extraordinaires. Le change en Italie se maintient à 103.50 environ. L’obligation unifiée d’Egypte s’est négociée à 2 fr. 50 du cours rond de 500 francs.

La crise ministérielle espagnole et l’arrivée des libéraux au pouvoir avec M. Sagasta ont déterminé une reprise de plus d’une unité sur la rente Extérieure, qui finit à 64 1/4. Les bilans de la Banque d’Espagne présentent depuis quelques semaines des diminutions continues dans le montant de la circulation fiduciaire. Le projet d’emprunt est indéfiniment ajourné, le nouveau cabinet ne voulant présenter de projets financiers qu’après une étude approfondie de la situation et devant une assemblée nouvelle. Le Portugais a reculé à 22 1/2, malgré l’assurance donnée que le paiement du tiers du coupon en or serait effectué à l’échéance de janvier. Les recettes douanières du royaume en novembre accusent une légère augmentation.

Le marché des valeurs a subi les mêmes oscillations que celui des rentes, hausse pendant la première semaine, réaction dans les deux derniers jours. La Banque de France et le Crédit foncier ont été assez vivement atteints, le premier de ces titres a baissé de 85 francs, le second de 30. La Banque de Paris, le Crédit lyonnais, le Comptoir national d’Escompte, ont mieux résisté, mais avec des transactions peu actives. La spéculation a poussé d’abord les cours du Lyon et du Word, et les a laissés revenir au niveau de la liquidation. L’action du Gaz a perdu 50 francs sur l’annulation du projet de convention passé entre la compagnie et la ville de Paris. Les prix ont peu varié sur les titres des Chemins étrangers.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.