LE
SECRET DU PRÉCEPTEUR
TROISIÈME PARTIE (1).
X.
Ainsi que M me Brogues le lui avait promis, sans oser croire elle-même à sa prédiction, M. Monfrin n’eut point à se plaindre de Monique, quand il reparut à Mon-Désir. Elle lui fit bon visage et bon accueil. Elle poussa même l’amabilité jusqu’à lui faire la grâce de cajoler, de caresser sous ses yeux un superbe perroquet qu’elle tenait de lui. Un jour, en visitant les volières du grand château de Beauregard que M me Isabelle et son fils habitaient en commun et possédaient par indivis, elle s’était arrêtée devant ce bel oiseau, avait eu l’imprudence de l’admirer, et dès le lendemain il le lui apportait.
— Voyez, dit-elle, comme je le soigne ! Est-il assez gras et bien portant ! Est-il assez jaune d’or, assez vert, assez rouge !
L’ayant détaché de sa chaîne, elle invita l’ara à venir se poser sur son poing, le regarda dans les yeux, l’autorisa à lui mordiller la joue, le baisa sur son gros bec crochu. Il me parut que M. Mon-
(1) Voyez la Revue du 15 décembre 1892 et du 1 er janvier 1893.
TOME CXV. — 15 JANVIER 1893. 16