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L'ART REALISTE ET LA CRITIQUE

II.[1]
J.-A. CASTAGNARY.

Jusqu’à ces derniers temps, l’œuvre de Castagnary était restée éparse dans divers journaux. Recueillie avec soin par MM. Roger Marx et Gustave Isambert, elle vient de paraître au complet[2]. Les deux éditeurs ont ainsi rendu un vrai service à la critique d’art. L’action de Castagnary, en effet, a été jadis assez considérable pour qu’il soit utile aujourd’hui de l’embrasser dans son ensemble, et il y a dans ces deux volumes nombre de pages dignes d’être relues. Il arrive qu’une publication de ce genre soit un grand danger pour ceux que l’on veut honorer et compromette leur mémoire en croyant la servir. Le public acceptait une réputation de confiance et par ouï-dire ; il n’éprouvait pas le besoin d’y regarder de plus près et se contentait d’en faire une estime vague. La réimpression était l’écueil ; tel écrivain mort, dont le nom survivait, a été tué une seconde fois, et définitivement, par la réunion de ses œuvres complètes. Castagnary subit cette épreuve à son avantage et se trouve confirmé dans ses titres.

  1. Voir la Revue du 15 décembre 1892.
  2. Salons de Castagnary, 1857-79, avec une préface de M. Eugène Spuller et un portrait à l’eau-forte, par Bracquemond, 2 vol. in-12 ; G. Charpentier et E. Fasquelle, 1892.