métaux alcalins, et ses célèbres expériences sont le point de départ de ce qu’on a appelé l’électrolyse, c’est-à-dire la séparation au moyen de l’électricité des élémens d’un corps composé. Mais pour Davy, comme plus tard pour Sainte-Claire Deville, pour Bunsen et pour d’autres encore, l’unique source d’énergie électrique, c’était la pile.
Suffisant à décomposer dans leurs dissolutions certains sels métalliques et à en transporter le métal à un pôle, le courant de la pile a été ainsi utilisé depuis près de soixante ans dans la grande industrie de la galvanoplastie, arrivée aujourd’hui à un développement peu commun. Au moment de l’Exposition universelle de 1889, la célèbre maison Christofle avait employé 275,000 kilogrammes d’argent. À raison d’un dépôt de 3 grammes par décimètre carré, les surfaces ainsi couvertes ont ensemble une étendue de près de 92 hectares.
Mais il eût été difficile et, en tout cas, fort coûteux, d’accroître la puissance de la pile, de façon à vaincre les affinités particulièrement énergiques des sels alcalins et terreux. C’est pour ce motif que les tentatives faites pour réaliser par l’électrolyse la décomposition des sels d’alumine en dissolution ne donnèrent pas de résultat digne d’être noté. Aujourd’hui, où, grâce à l’électro-aimant et à l’induction, le travail mécanique se transforme en énergie électrique, il n’y a plus d’autres limites à la puissance de celle-là que la puissance même des moteurs, chutes d’eau, appareils à vapeur ou autres, dont on peut disposer pour mouvoir les machines dynamos. Les courans qui s’y développent, propres à devenir lumière ou force, se distribuent suivant tel fractionnement que l’on veut.
C’est quelquefois aussi sous forme de calorique que se fait l’utilisation de l’énergie électrique. L’arc voltaïque, cette flamme, qui, éblouissante, jaillit et se maintient entre les deux pôles suffisamment rapprochés d’un courant, en est l’ordinaire et cependant toujours imposante manifestation. Sa température est la plus haute que l’homme puisse produire. D’après les dernières mesures, elle dépasse celle de 3,000° centigrades, à laquelle le charbon lui-même se volatilise. C’est d’abord sous cette forme que, grâce aux ingénieux creusets de Siemens, on a utilisé l’électricité, dans cette branche très récente de l’industrie scientifique qu’on appelle l’électro-métallurgie.
Au sein d’un mélange de minerai pulvérulent et de charbon, on fait agir la flamme d’un arc voltaïque. Les minerais entrent en fusion. Il se produit un de ces phénomènes de dissociation dont Sainte-Claire Deville, d’une façon si brillante, a établi les lois. Le métal sort, fluide, limpide et brillant, de sa combinaison. Mais c’est