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Les valeurs turques ont été négligées, faibles même un moment sur le faux bruit d’une maladie du sultan. Les fonds russes ont été invariablement fermes, comme le 3 pour 100 1891 à 78.65, ou plus que fermes comme l’emprunt d’Orient et le consolidé 4 pour 100, en hausse de plus d’une demi-unité à 68.30 et 99 francs.

Le Hongrois a été porté de 95.50 à 96 francs ; toutes les valeurs austro-hongroises se sont raffermies, banques et chemins de fer. Depuis longtemps déjà le marché de Vienne s’est dégagé en grande partie de l’influence des autres Bourses européennes ; il a, dans ces dernières semaines, subi sans broncher les tentatives de baisse de la spéculation berlinoise. Cette allure indépendante est justifiée par l’excellente situation économique de la monarchie, et, dans un sens plus étroit, par des conditions spéciales à la place viennoise. Celle-ci n’a été atteinte à aucun degré par le krach des finances argentines, par la chute du Panama et du Comptoir d’escompte en France, par la faillite du Portugal, par la dépréciation des fonds espagnols ou helléniques.

Les fonds argentins ont donné lieu à peu d’affaires, bien que le ministre des finances de la république, M. Romero, ait fait savoir à Londres qu’il consentait à porter de 1,500,000 livres à 1,575,000 le montant de l’annuité destinée au service de la dette extérieure jusqu’en 1901.

Le Brésilien a faibli, à 64.70 le 4 pour 100, par suite de la tension croissante du change à Rio-de-Janeiro.

La rente française s’est tenue avec fermeté au-dessus de 97.50 ; elle reste à 97.60 à la veille de la réponse des primes. Les actions des institutions de crédit n’ont pas été aussi favorisées et sont restées sensiblement aux cours du 13 courant : Crédit foncier 962, Banque de Paris 655, Comptoir national d’escompte 485, Crédit lyonnais 760. La Banque d’escompte a reculé de 20 francs à 148.75.

Les actions de nos grandes compagnies ne se sont guère négociées qu’au comptant, le Suez a monté de 26 francs à 2,707.50. Les offres ont dominé sur les Voitures à 645, sur les Omnibus à 1,040, sur la Compagnie transatlantique à 507.50, sur les Rio-Tinto et les De Beers, en baisse de 12.50 et de 10 francs à 377.50 et 470. Les Chemins étrangers, austro-hongrois et espagnols, ne présentent point de variations sensibles dans leurs prix.

Le 30 mai, deux faillites sans importance ont été signalées au Stock-Exchange. La liquidation de Londres eût été très difficile, désastreuse peut-être, si le marché de Paris n’eût prêté d’une liquidation à l’autre au marché voisin des sommes considérables dépassant, assure-t-on, le montant des 75 millions prêtés par la Banque de France à la Banque d’Angleterre, lors de l’affaire Baring.


Le directeur-gérant : CH. BULOZ.