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mal la chaleur et l’électricité et s’enflamment facilement ; les charbons préparés à 1,200 degrés et au-dessus conduisent bien la chaleur et l’électricité et ne s’enflamment qu’au rouge, conséquence naturelle de ce que, la chaleur circulant facilement dans leur masse, l’un de ses points acquiert plus difficilement la température nécessaire à la combinaison de son carbone avec l’oxygène de l’air. Les charbons de bois préparés à des températures intermédiaires jouissent de propriétés moyennes variant en fonction de ces températures.

Le charbon des cornues qui provient de la décomposition au contact des parois fortement chauffées des cornues à gaz, des produits très carbures de la houille qui déposent leur charbon, est d’autant plus dur (sa densité peut presque atteindre celle du diamant) et conduit d’autant mieux la chaleur et l’électricité que sa formation a été plus lente et s’est produite en présence de parois plus fortement chauffées.

Enfin le carbone noyé dans la fonte revêt des états particuliers que l’on peut faire varier par un traitement spécial de cette fonte : dans la fonte blanche, il demeure invisible, tout entier combiné au fer ; dans la fonte grise, il est en partie disséminé à l’état de graphite dans toute la masse, et les paillettes de ce graphite y sont nettement perceptibles. En fondant une fonte blanche et en la laissant refroidir lentement, une partie du carbone se sépare et cristallise en paillettes. La fonte grise, en revanche, fondue et refroidie brusquement, prend les caractères de la fonte blanche parce que le carbone n’a pas eu le temps de cristalliser à part.

L’étude de ces phénomènes a pu, on le conçoit, amener à conclure que le diamant, noyé généralement dans des terrains abondamment riches en graphite, pourrait être dû à une action mécanique combiné ou non avec une action physique, amenant la modification de l’état du carbone, en le transformant en graphite d’une façon générale, et en diamans en certains points où la combinaison des actions mécaniques et physiques s’est trouvée, soit plus énergique, soit plus circonstanciée. Ce principe admis, il restait, pour obtenir le diamant artificiel, à chercher à imiter le plus parfaitement possible la nature dans son travail de formation des graphites diamantifères. L’étude de la formation naturelle du graphite et de sa reproduction artificielle par des moyens, autant qu’il serait possible, semblables à ceux employés par la nature, s’imposait tout d’abord.

En particulier, lors des débuts de ses recherches sur la préparation du carbone sous forte pression, qui devaient le conduire à la production artificielle des diamans microscopiques, M. Henri