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charbons amorphes se dissolvent et que le graphite se change en acide graphitique ; cette propriété permet de séparer le diamant de diverses variétés de carbone, avec lesquelles on eût pu être exposé à le confondre, en raison de leurs propriétés physiques communes.

Si le diamant est chimiquement du carbone pur, physiquement il paraît contenir certaines impuretés à l’état de mélange, dans des proportions à peu près invariables pour une même sorte de diamant ; les analyses de cendres de diamant exécutées au commencement de cette année (1893) ont permis de déterminer exactement la nature de ces impuretés. Les quantités de cendres sur lesquelles il était possible d’opérer étaient des plus faibles, vu la cherté du diamant, et cette dernière considération avait fait choisir, pour être analysés, des fragmens de boort de moindre valeur et qui contiennent une plus grande quantité de matières étrangères que les pierres plus pures. C’est surtout grâce à la puissance des moyens d’investigation fournis par les études microchimiques et par l’analyse spectrale que ces délicates analyses ont pu être menées à bien.

Le fer, dont la présence rend difficile l’étude des autres corps par la spectroscopie, car il fournit un grand nombre de raies, la silice, la titane, le calcium et le magnésium, semblaient être les impuretés dominantes de la majorité des diamans. En général, le fer est-plus abondant, le silicium vient ensuite ; on ne rencontre guère que des traces de magnésium et de calcium ; quant au titane, il est très peu abondant et certains diamans paraissent n’en pas contenir dit tout.

Dans le carbonado ou diamant noir-le fer est à l’état, de sesquioxyde de fer ; d’ailleurs le carbonado est une variété très bizarre de diamant qui n’est ni cristallisé ni amorphe, c’est une sorte de charbon fondu, puis vitrifié.

La température d’action de l’oxygène sur le diamant est très variable ; elle a pu être étudiée avec précision, grâce à la pince thermo-électrique de M. Le Chatelier.

Si on élève lentement la température, la combustion du diamant se produit sans dégagement visible de lumière ; puis si l’on dépasse de 40 degrés à 50 degrés la température du commencement de la combustion, elle se fait alors visible, très nette, avec éclat et le fragment de diamant émet une flamme vive.

Les expériences ont donné pour ces températures de combustion les chiffres suivans :

Le carbonado de couleur ocreuse brûle avec flamme à 690 degrés.