centimes après le rétablissement de l’ordre dans la rue, et le vote de confiance obtenu par le ministère. La démission donnée, puis retirée par M. Peytral a causé un mouvement de recul de 15 centimes, en sorte que le 3 pour 100, après avoir oscillé de 97.50 à 97.80, est revenu s’établir à 97.65. Les deux autres fonds restent à 97.70 et 106.65, conservant une avance de quelques centimes sur les derniers cours de compensation. La spéculation semble avoir au surplus complètement abandonné nos fonds publics pour quelques mois ; la marge à la hausse est évidemment insignifiante aux cours actuels, et les vendeurs à découvert ont appris à leurs dépens qu’il est impossible de déterminer, en l’absence d’événemens très graves, un mouvement sérieux de baisse sur un fonds qui est devenu le refuge favori de l’épargne. C’est donc le comptant qui, en ce moment, établit seul le niveau des prix sur nos rentes, comme il le fait depuis si longtemps sur les obligations de chemins de fer.
Le projet de budget pour 1894, présenté par M. Peytral, a été très rapidement étudié par la commission de la chambre et celle-ci en a abordé sans retard l’examen. Cependant le budget des dépenses ayant absorbé un certain temps, et celui des recettes impliquant deux réformes importantes, l’idée d’en finir avec la loi de finances avant le 14 juillet paraissait il y a peu de jours chimérique. On verra plus loin que la chambre renonçant à toute réforme, a renvoyé à la prochaine législature la solution des difficultés innombrables que soulèvent les questions de l’impôt sur les portes et fenêtres et de la réorganisation du régime des boissons.
L’événement financier de la quinzaine a été le mouvement de baisse, déterminé avec brutalité par la spéculation sur la rente Extérieure d’Espagne. Les explications données étaient fort plausibles, hausse du change, de 17 à près de 20 pour 100, échec complet de l’émission de bons du trésor tentée dans les derniers jours de juin. Sur 250 millions offerts, le public n’a souscrit qu’environ 55 millions. La Banque d’Espagne avait des paiemens considérables à effectuer, tant pour son compte que pour celui du trésor, coupons trimestriels de la dette, et remboursement des avances de la Banque de Paris. Les bilans de la Banque d’Espagne n’ont accusé toutefois qu’une augmentation d’une vingtaine de millions dans le montant de la circulation fiduciaire. Sans doute encore la question budgétaire attend sa solution, l’opposition conservatrice veut faire échec au programme réformateur de M. Gamazo, les choses peuvent aller de mal en pis ; mais elles peuvent aussi s’améliorer, et les informations les plus récentes de Madrid inclinent dans ce sens. D’une part, les conservateurs ont fait des concessions pour le vote du budget de 1893-1894 dans le plus bref délai possible ; de l’autre, M. Gamazo peut alléguer en faveur des