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LA
FRANCHE-COMTÉ

TROISIÈME PARTIE[1].


IX. — LÉGENDES ET TRADITIONS POPULAIRES DE LA PROVINCE.


Aussi bien que l’histoire proprement dite, les légendes et les coutumes, l’industrie et l’agriculture, la littérature et les arts révèlent un peuple : par des anneaux imperceptibles, ils se rattachent les uns aux autres, se servent de cause et d’effet, et, à son tour, la nature morte sert de commentaire à la nature vivante, la structure physique d’un pays aide à faire comprendre sa structure morale. Partout les habitans de la montagne sont autres que ceux de la plaine, les citadins se distinguent des cultivateurs, et la centralisation n’a pas encore effacé les nuances qui, à l’infini, nous diversifient de province à province, de région à région. Ainsi un homme se laisse deviner non-seulement par ses actes, mais par un geste, un sourire, une larme ; une terre ingrate oblige ses enfans à se tourner vers l’industrie, comme une terre riche appelle, fixe, développe l’agriculture.

Filles de l’illusion, cette magicienne qui transforme les cailloux

  1. Voyez la Revue du 15 mai et du 1er juillet.