(M. Paul Garnier l’a constaté dans son rapport sur l’Exposition de 1889), le réglage de précision abordé avec succès, nos ateliers de graveurs, ciseleurs, guillocheurs, émailleurs jouissant d’une telle réputation que les Suisses eux-mêmes font appel à leur goût artistique. D’importantes usines manipulent les métaux employés pour le montage des boîtes d’or, d’argent, de nickel, d’acier : l’une d’elles, la Société générale des monteurs de boîtes d’or, occupe deux cents ouvriers, produit en moyenne 110,000 boîtes d’or, dont 70,000 pour la France et 40,000 pour l’étranger ; elle manipule annuellement 2,200 kilogrammes d’or, dont la valeur brute représente 7,095,000 francs, et la valeur manufacturée 7,975,000 francs. La maison Bocquet et Guillod-Marais livre au marché 30,000 boîtes d’acier et 40,000 boites de nickel.
Fondée en 1862 par le conseil municipal de Besançon, l’École d’horlogerie, qui devait avant tout former des ouvriers pour la fabrique de la ville, ne tarda pas à dévier de son premier objet. Tout d’abord, les ouvriers se recrutaient principalement dans la population indigène, puis les demandes de places pour les élèves du dehors affluèrent, l’internat organisé au lycée contribua encore à les attirer, si bien que le nombre de ceux-ci finit par dépasser le chiffre des Bisontins. L’école tendait à devenir une école de rhabillage, ne s’occupant plus qu’en seconde ligne de la fabrication proprement dite. Les réformes accomplies en 1886, les programmes remaniés, l’outillage méthodique de travail renouvelé, l’enseignement de l’horlogerie théorique doté largement, eurent pour conséquence immédiate l’exercice du réglage de précision, de nombreux succès constatés par les concours chronométriques. Aujourd’hui, la fabrication de la montre est assimilée, comme enseignement, à la construction des machines les plus compliquées et les plus puissantes. L’école forme des élèves qui doivent présenter toutes les qualités et avoir les connaissances scientifiques des ingénieurs. Ils étudient par le calcul toutes les pièces qui devront constituer la montre, les reproduisent en dessins cotés à grande échelle, et les exécutent en se guidant sur les dessins dont ils suivent rigoureusement tous les détails. Il leur faut des instrumens spéciaux pour reproduire et vérifier des pièces si délicates : ; mais ils acquièrent assez vite l’habitude de juger de leur bonne forme, sans recourir à des instrumens dont le maniement entraîne toujours une perte de temps incompatible avec la production industrielle. Dans de telles conditions, l’école est, doit rester une école de progrès et de perfectionnement, toujours prête à aller de l’avant, à combattre la routine, l’immobilité.
L’Observatoire de Besançon, créé en 1884 par la ville, le département et l’État, rend, lui aussi, de précieux services à la fabrique