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d’être infructueusement consacrée à cet étrange débat. La Banque d’Angleterre a dû, devant l’abaissement continu des taux sur le marché libre, réduire son propre taux d’escompte à 3 pour 100, mais elle reste sous le coup d’une recrudescence de demandes d’or pour les États-Unis, tandis qu’il lui faudra donner encore satisfaction aux exigences éventuelles de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie.

Le Brésil a payé le coupon semestriel de sa dette 4 pour 100, tandis que l’amiral Mello et le président Peixoto poursuivent à loisir la solution de leur querelle à coups d’obus. Dans la République Argentine, le général Roca a eu raison de l’insurrection de la province de Santa-Fé, et le nouveau ministre des finances, M. Terry, a présenté au congrès un tableau optimiste de la situation économique du pays. Le 4 pour 100 brésilien vaut 60, l’obligation argentine 5 pour 100 1886 est immobile à 317.50.

Le marché des valeurs est toujours aussi inactif. Il ne s’est produit de mouvement que sur le Crédit foncier, en reprise d’une dizaine de francs à 986.25, et sur le Suez, qui perd 12.50 à 2,695.

Le délai concédé aux porteurs de 6 pour 100 russe 1883 pour la conversion de leurs titres en 4 pour 100 nouveau 1893 a expiré le 9 octobre. Les établissemens chargés de l’opération en France et en Hollande auraient reçu à l’échange environ la moitié du montant de l’emprunt. Le reste a été converti en Russie même, ou sera remboursé au pair le 13 décembre prochain.

Le gouvernement portugais s’est enfin décidé à assigner une date à la signature du décret d’approbation des arrangemens conclus avec les porteurs d’obligations de la compagnie royale des chemins de fer. C’est vers le 20 octobre que devra être publié le décret approbatif. Il n’est plus question de supprimer, des accords conclus, l’attribution de trente mille actions aux obligataires. Si le gouvernement de Lisbonne tient sa promesse, la longue attente des obligataires aura enfin été récompensée, dans la mesure du moins où le permettra l’action du convenio. Depuis deux années, ils se demandaient avec anxiété ce que devenaient les recettes de la compagnie et quelle part leur en pourrait jamais revenir. Les obligations se tiennent à 103 environ. Le 3 pour 100 portugais est dans l’abandon à 21, trop cher même à ce prix pour le rende aient présent.


Le Secrétaire de la rédaction, gérant, J. BERTRAND.