à lui seul, n’a pas rendu à la zoologie marine un moindre service que l’Académie de Berlin.
Le matériel que la drague rapporte n’est pas entièrement absorbé par les bacs de l’aquarium ou par les travailleurs du laboratoire ; et si la station de Naples s’est fait une spécialité pour l’envoi d’animaux supérieurement conservés et préparés, celles de Roscoff et de Banyuls en ont une autre, qui consiste à expédier des animaux frais, le plus souvent même vivans, dans des bocaux d’eau de mer, aux professeurs de l’intérieur des terres qui en font la demande, soit pour l’instruction de leurs élèves, soit pour leurs propres recherches ; et ceci constitue aussi bien pour l’enseignement que pour les travaux originaux un si précieux concours, qu’il est superflu d’y insister autrement.
Au premier étage du laboratoire Arago, deux rangées de chambres s’ouvrent sur un couloir médian ; chacune est munie de tables, d’armoires, d’instrumens, de réactifs, de verrerie, et constitue un domaine clos et recueilli où l’on est abondamment pourvu pour le travail. Le réservoir qui alimente l’aquarium n’est pas suffisant pour fournir un courant d’eau permanent dans les salles d’études : c’est là un inconvénient sérieux, amoindri déjà par le fait que chaque chambre est munie d’un tonnelet de grès où l’eau de mer est journellement renouvelée par le gardien. La circulation d’eau de mer à cet étage est du reste projetée pour l’époque où un nouveau réservoir pourra être creusé.
Pour être admis à travailler à Banyuls, il suffit de l’autorisation du directeur. Il est possible que beaucoup de Français soient sincèrement étonnés de voir qu’il faut à Naples payer pour être admis au laboratoire, payer pour recevoir des animaux conservés ; mais il est certain que les étrangers sont plus surpris encore et surtout charmés de voir que dans nos stations tout est gratuit, la place, le matériel, le service, et même les envois d’animaux. Au surplus, ceci n’est point particulier à nos stations maritimes : c’est vrai de nos cours publics, vrai de nos musées ; au fait, pourquoi n’est-ce pas vrai des chemins de fer de l’Etat ? Il n’est pas utile de reprendre pour un cas particulier la comparaison entre deux systèmes généraux. Nous sommes assez fiers de notre généreuse hospitalité : ce n’est pas le moment de chercher à savoir s’il y a de quoi.
Il est certain que l’ensemble formé par les deux centres scientifiques de Roscoff et de Banyuls réalise des conditions extrêmement favorables pour le travail, et, de fait, vingt-deux volumes de recherches originales y ont été produits déjà et forment le recueil des Archives de zoologie expérimentale et générale.
Sur notre littoral, bien d’autres établissemens ont été fondés