c’est-à-dire du bassin aralo-caspien dans celui des lacs du Seïstan, par le col de Khodjikak, qui échancre l’Hindou-Kouch à une altitude de 3 720 mètres ; puis il reste à franchir une autre chaîne, celle qui sépare le bassin de l’Helmound de celui de l’Indus. C’est ce que l’on fait par un second col, celui d’Ounaï (3 450 mètres), d’où l’on redescend directement sur Kaboul. Toute une série d’autres passages, moins accessibles, mais cependant praticables, et que des détachemens armés ont souvent suivis, avoisinent, à l’est, les cols de Chibar et de Khodjikak, c’est-à-dire traversent I’Hindou-Kouch entre les passes de Bamian et la partie culminante de la ligne de faite, qui, avons-nous dit, atteint 7 800 mètres, et qui a pour sommets dominans les pics de Tiratch-Mir et de Sad-Ichtrag. Le plus fréquenté de ces passages est le col de Sar-Oulan (3 600 mètres), qui met en communication un affluent du Koundouz avec un autre torrent, affluent du Kaboul.
À 700 kilomètres plus à l’ouest que les passes de Bamian, s’ouvre, entre les Steppes et l’Inde, une route facile, celle de Hérat, si facile qu’il est devenu banal de dire que la citadelle de Hérat est la clef de l’Inde et de l’Asie centrale. On traverse en effet la ligne de faîte du Syiak-Kouch, prolongement abaissé de l’Hindou-Kouch, au sud de Hérat, par un col bien aisément accessible, le col de Sianeh-i-Kouch, dont l’altitude n’est que de 1 625 mètres, tandis que celle de Hérat, au fond de la vallée adjacente, est déjà de 800 mètres. Une fois dans le bassin de l’Helmound, où l’on accède par ce col, une grande route, contournant par le sud les contreforts méridionaux du Paropamise, conduit à Candahar, la seconde capitale de l’Afghanistan, d’où les invasions peuvent descendre sur le bas Indus par les passes de Bolan. Cette route, si facile, de Hérat et de Candahar, la plupart des grands conquérans l’ont dédaignée comme trop indirecte : Alexandre le Grand, Mohammed le Kharismien, Tamerlan, Baber, tous ceux qui ont conquis l’Inde, ont passé directement plus à l’est, généralement par l’un des cols dont nous avons parlé.
Il nous reste donc à indiquer quels sont, tout à fait à l’est de l’Hindou-Kouch, à l’autre bout de la chaîne, les défilés naguère encore inconnus qui vont du Pamir dans le Kafîristan et le Khondjout, c’est-à-dire dans l’Inde : ils se trouvent aux sources du Yarkoun, affluent indirect de l’Indus. De ces défilés, le principal, le plus connu, le plus facile, est celui de Baroghil. Cette route du col de Baroghil est la plus importante de tout le Pamir. C’est la seule par laquelle l’artillerie et les bagages d’une armée moderne puissent passer du Turkestan dans l’Inde. Son altitude est de 12000 pieds, cote qui paraîtra forte, car auprès d’elle le fameux