valurent dans celui-ci 4 420 francs, c’est-à-dire qu’intrinsèquement elles avaient presque quadruplé. Les terres françaises avaient à peine triplé pendant la même période. Déjà, par conséquent, se dessinait le mouvement qui emportera, aux temps modernes, la propriété urbaine, la propriété parisienne surtout, à des hauteurs où la propriété rurale ne pourra plus la suivre. Toutefois le changement de la puissance d’achat de l’argent qui, du XVe siècle au XVIe, a baissé de 5 à 3 et demi, vient atténuer cette hausse : en monnaie actuelle, l’immeuble parisien ne monta d’une date à l’autre que de 5600 francs à 15500 francs, soit environ 175 pour 100. Quelque importante que paraisse cette augmentation, les XVIIe et XVIIIe siècles nous en réservent de bien plus extraordinaires.
Comparé à nos chiffres de 1893, qui font ressortir à 160 000 francs le prix d’une maison dans les 3e, 4e et 5e arrondissemens de Paris, — le Paris bâti du XVIe siècle est tout entier contenu dans ces trois arrondissemens, — le chiffre de 15 500 francs (valeur relative) paraît bien médiocre. La hausse cependant a été beaucoup moindre, pour les maisons de l’ancien Paris, que pour les terrains du Paris moderne.
D’autant que la comparaison de ces trois arrondissemens de 1501 à 1600, avec ce qu’ils sont aujourd’hui, ne serait absolument sincère et concluante que si les maisons n’avaient pas varié. Or quand bien même nous suivrions, à travers les âges, une demeure unique, au lieu de considérer dans son ensemble la totalité des constructions d’une ville, les résultats ne seraient pas plus précis ; puisque cette demeure isolée aurait été probablement, elle aussi, plusieurs fois remaniée et comme repétrie par ses propriétaires successifs. Les quelques exemples des variations de loyer d’une maison, que nous avons extraits des archives, suffiront à le prouver : un immeuble de la rue Notre-Dame est loué 9 francs en 1179, à l’avènement de Philippe-Auguste ; 174 francs en 1241 ; 318 francs en 1295 ; 39 francs en 1369 ; 36 francs en 1430 ; et enfin 13 francs en 1442 ; il est remonté à 69 francs en 1502, à 107 francs en 1524 et à 207 francs en 1558. Son prix de location demeurait donc, sous Charles IX, inférieur à ce qu’il avait été sous Philippe le Bel, et peu supérieur à ce qu’il était sous saint Louis ; mais la rue Notre-Dame avait cessé d’être, au XVIe siècle, le centre de vie commerciale et, si l’on peut dire, mondaine qu’elle était au XIIIe.
Rue de la Bûcherie, une maison que nous trouvons, en 1307, affermée 234 francs, ne l’est plus que 122 francs en 1394 ; elle est remontée à 392 en 1514, à 460 francs en 1578, à 597 en 1609. La