supportent. Un peut être assuré que le creux sera le plus étroit possible et qu’on le fera servir à divers usages, pour la ventilation, pour l’éclairage, pour le chauffage, le transport de la parole par le téléphone et le télégraphe, et même pour la circulation des paquets et des lettres. Nous nous demandons si une maison ainsi construite est vraiment habitable, surtout si les divisions intérieures sont également en acier. La sonorité de pareils logis pourrait devenir dangereuse pour les locataires ; il est dans tous les cas prudent de mettre de telles maisons à l’abri de trop violentes vibrations.
On ne s’en tiendra pas à l’emploi de matériaux connus et déjà appliqués. On veut, à Chicago, se servir de briques de verre creuses auxquelles on est arrivé à donner une solidité supérieure à celle de la terre cuite. Un groupe de dix-sept maisons en verre ; serait ainsi construit. On avait déjà expérimenté les briques de verre pour les serres. Mais cette matière, qui ne réaliserait nullement la pensée du citoyen romain, puisque le verre ne serait qu’à demi-transparent et pourrait être strié et colorié, semble encore trop pesant pour le sol mouvant de Chicago. Un métal dont le prix d’ex traction a beaucoup baissé depuis quelques années, l’aluminium, serait substitué aux plaques, sinon même aux piliers d’acier. Il faut s’attendre à tout du génie américain.
Un problème plus difficile à résoudre que celui des fondations s’était posé dès l’origine devant les architectes. Comment élever sur faire généralement étroite et longue des terrains à bâtir une maison qui la remplirait tout entière et serait cependant éclairée par des fenêtres ouvertes dans les quatre côtés ? Quand le bâtisseur avait affaire à un terrain d’angle, il avait du moins la libre disposition de ses deux élévations sur rue. Si le terrain s’allongeait jusqu’à la rencontre d’une troisième rue, il avait une troisième élévation à son service. C’était un cas très rare. En Amérique le jour de souffrance prend des libertés inattendues. Les architectes, en élevant leurs murailles, ouvrirent des jours de tous les côtés où ils trouvèrent de la lumière. Là où ils n’en trouvèrent pas, ils se contentèrent du gaz ou de l’électricité ; et ce procédé sommaire a été pratiqué jusqu’ici sans trop d’inconvéniens. Admettez pourtant qu’il pourrait s’en produire d’assez graves si tous les propriétaires s’avisaient de bâtir comme leurs voisins des maisons de quinze à vingt étages remplissant toute l’aire de leurs terrains. L’aventure s’est à peu près produite à Chicago, dans Randolph Street. On comprend que devant cette menace les bâtisseurs escaladent les nuages.
Dans cette même ville la largeur relativement grande des lots livrés à l’architecte a quelquefois permis de prendre tous les jours