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les deux articles fondamentaux sont la paternité de Dieu et la fraternité humaine[1].


II

M. Barrows aurait pu prendre ces paroles du colonel Higginson, son précurseur, pour épigraphe de la circulaire qu’il lança dès les premiers jours de juin 1891 dans toutes les provinces du monde religieux. Cette circulaire, en effet, est animée des mêmes sentimens et les exprime, parfois, dans des termes semblables :

« Nous croyons que Dieu existe et qu’il ne s’est nulle part laissé sans témoignage ; nous croyons que la religion, par son influence, contribue à l’accroissement de la prospérité publique et qu’elle est la première force vive dans l’organisation sociale. Nous sommes convaincus que Dieu ne fait point acception de personne, mais qu’en toute nation il agrée les hommages de ceux qui le craignent et observent la justice ; c’est pourquoi nous invitons cordialement les représentais de toutes les croyances à nous aider à présenter au monde, à l’Exposition de 1893, les harmonies et les unités religieuses de l’humanité, et aussi à exposer les œuvres morales et spirituelles, qui sont à la racine du progrès.

« On se propose d’examiner les fondemens de la loi religieuse, de passer en revue les triomphes de la religion dans tous les âges, d’exposer sa situation chez les différentes nations et son influence sur la littérature, les beaux-arts, le commerce, le gouvernement et la vie de famille ; d’indiquer l’efficace de la religion pour faire avancer la tempérance et la pureté des mœurs, et son harmonie avec la vraie science ; de faire ressortir l’importance du jour de repos hebdomadaire : en un mot, d’accroître les forces qui pourront amener l’unité de l’espèce humaine dans le culte de Dieu et le service de l’homme. »

La circulaire définissait ensuite l’objet de ce « Parlement des religions », qui était, non pas d’instituer une controverse, mais de mettre en évidence les harmonies des religions entre elles. Un dernier paragraphe annonçait en raccourci le programme des travaux, calculé pour seize journées, à trois séances par jour, et qu’on peut résumer ainsi :

I. La religion en soi : universalité de la croyance en Dieu. L’idée d’un dieu unique, père de tous les hommes. Notions de la vie future.

II. La religion dans ses rapports avec : 1o la famille ; 2o les sciences, arts et lettres ; 3o la morale ; 4o les problèmes sociaux ;

  1. The Sympathy of Religions. — Unity mission office, 2e édition ; Chicago, 1893.