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« Les plaintes étaient unanimes, et les résultats du premier examen de doctorat, subi à la fin de la première année, montrent que, malgré le zèle des professeurs, plus du tiers des étudians en médecine, et quelquefois la moitié, échouait à. cette épreuve deux ou trois fois, et qu’un grand nombre d’entre eux, découragés, renonçaient définitivement aux études médicales.

« Dans le programme actuel des études, lorsque l’étudiant a accompli cette première année de scolarité, il ne trouve plus, pendant toute la durée de ses études médicales, un cours ou une conférence destinés à lui montrer les applications des sciences physiques, chimiques ou naturelles à la médecine. Il en résulte que, par suite de l’insuffisance de leur préparation avant d’entrer à la faculté de médecine, les étudians reçoivent incomplètement l’enseignement de la physique, de la chimie et de l’histoire naturelle générale et plus incomplètement encore celui de leurs applications à la médecine. »

Dans cette consultation, il y avait donc accord, et sur la cause du mal, et sur le remède : le mal venait de ce qu’on avait confondu ce qui est simplement une préparation aux études médicales, et ce qui en est une partie essentielle, l’enseignement des sciences physiques, chimiques et naturelles en ce qu’elles ont de général, et l’enseignement de leurs applications à l’art de guérir. Le remède ne pouvait être que la fin de cette confusion, la séparation de ces deux élémens. De là, le reste découlerait tout naturellement. Une fois les futurs étudians en médecine suffisamment initiés aux sciences expérimentales, l’enseignement de ces sciences, en ce qu’il a de médical, reprendrait immédiatement, dans les facultés de médecine, son caractère et sa place ; il suffirait de quelques retouches, de quelques remaniemens aux programmes des examens. Une fois la première année rendue aux études médicales, l’étudiant, dès son entrée à la faculté, ferait œuvre vraie d’étudiant en médecine et la continuerait pendant les quatre ans de sa scolarité.

D’où ces conclusions unanimes de l’enquête : il y a lieu d’instituer, pour les jeunes gens qui se destinent à la médecine, une année préparatoire spécialement consacrée à l’étude de la chimie, de la physique et de l’histoire naturelle générale, en supprimant le baccalauréat ès sciences restreint ; — il y a lieu de consacrer les quatre années de la scolarité réglementaire aux études médicales proprement dites, en commençant par l’anatomie ; — il y a lieu, dans la série des examens, d’accoupler les applications des sciences physiques et chimiques aux objets de science médicale auxquels elles se lient.