médecine dès le premier jour, étudians en médecine ils resteront jusqu’au bout.
Mais en admettant qu’au total la réglementation nouvelle ne diminue pas le nombre des docteurs, parmi les docteurs ne diminuera-t-elle pas le nombre de ces praticiens modestes, dévoués, qui rendent tant de services dans les petites villes et dans les campagnes ? Déjà ils deviennent plus rares ; ne le deviendront-ils pas encore davantage ? Si l’on exige des étudians en médecine plus de culture scientifique, ne haussera-t-on pas leurs prétentions ? La fonction des facultés de médecine n’est pas purement scientifique ; qu’elles forment un certain nombre de savans, rien de mieux ; mais leur office principal n’est-il pas d’assurer à la santé publique les praticiens dont elle a besoin ? — A cela, il était facile de répondre d’abord que la répartition des docteurs en médecine entre les grandes villes, les petites villes et les campagnes n’est pas affaire de règlemens d’études, mais question d’ordre économique et social ; puis que l’objection était mal venue au lendemain du jour où la loi venait de supprimer les officiers de santé. Au fond, il y avait meilleure réponse encore, celle de la valeur professionnelle elle-même du médecin. Je la trouve tout au long dans une note d’un membre du Conseil supérieur, M. le professeur Bouchard. Il voudra bien me permettre de la lui emprunter : « Si vous supprimez l’enseignement scientifique à la base de l’éducation professionnelle, vous amoindrissez la valeur professionnelle du médecin. Peu vous importe que le médecin sache la physique ou la chimie biologique pourvu qu’il sache traiter une fracture ou une fluxion de poitrine. A cet homme, que vous dispensez des connaissances de physique et de chimie, vous confiez un agent thérapeutique puissant et redoutable, l’électricité, qu’il ne saura ni régler ni diriger ; vous lui confiez toutes les substances de la chimie sans qu’il soit capable de discerner les circonstances où des combinaisons nouvelles venant à se produire, pourront faire apparaître des toxicités qu’il ne soupçonnait pas. S’il ne s’agissait que de fractures simples, exemptes de complications, on pourrait donner à votre médecin la formule qui assure la guérison : remettre et maintenir en place les os brisés, la nature et le temps font le reste. Mais combien sont rares les cas exempts de complication et, en dehors du cas simple idéal, le devoir du médecin varie avec chaque cas particulier. Là vous ne trouverez plus la formule générale de l’intervention thérapeutique. Le temps des recettes générales pour le traitement des maladies est passé. Il n’y a plus comme autrefois un traitement pour la pneumonie, un pour la pleurésie, un pour la fièvre typhoïde. Le médecin sait que la maladie aiguë tend naturellement à la guérison ; toute son