Page:Revue des Deux Mondes - 1894 - tome 126.djvu/332

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA PEINTURE ANGLAISE CONTEMPORAINE

II.[1]
SES MAITRES ACTUELS


II. LA PEINTURE D’HISTOIRE. — LE GENRE. — LE PORTRAIT. — LA LÉGENDE


IV. LA PEINTURE D’HISTOIRE. — M. ALMA TADEMA

M. Alma Tadema, le plus connu des peintres anglais parmi nous, n’est pas un Anglais, mais un Hollandais et un Frison. Il a vu, dans son enfance, les femmes de Leeuwarden aller au marché avec les robes brillantes, les splendides fers d’argent et les voiles qui ne sont plus guère portés aujourd’hui que par des figures de cire, dans des musées. Il a passé sa jeunesse à Anvers, puis à Bruxelles. C’est à Anvers qu’il a appris la peinture sous le baron Wappers ; c’est à Bruxelles qu’il a peint toute sa série de scènes mérovingiennes et un bon nombre de ses scènes romaines. M. Alma Tadema n’habite Londres que depuis 1870, mais son art est anglais, bien anglais par toutes les intentions de sa donnée, par tous les artifices de sa composition.

Sa donnée, on la connaît : c’est la reconstitution la plus exacte possible de la vie antique. Ce Hollandais, dont le nom sonne un peu comme une fin de vers latin, ne peint pas n’importe qui, ni n’importe quoi. Il ne peint que les maîtres du monde, et, en deçà de deux siècles après Jésus-Christ, il se désintéresse

  1. Voyez la Revue du 1er octobre et du 1er novembre.