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DE LEOBEN A CAMPO-FORMIO

II.[1]
LE PROCONSULAT DE BONAPARTE

Les préliminaires du 18 avril n’étaient qu’une trêve. Le Directoire allait l’employer à fortifier son pouvoir, Bonaparte à consolider sa domination en Italie et à préparer son avènement en France. Mais la France se dérobait au Directoire. Les élections pour le renouvellement d’un tiers des conseils, avaient eu lieu le 10 avril : elles trahissaient le dégoût, l’inquiétude et l’impatience de la nation française ; elles mettaient le Directoire en minorité ; elles n’assuraient la majorité à aucun des partis opposans. Bonaparte seul se trouva dans le cas de profiter des événemens, et il en profita.


I

Il passa la plus grande partie du printemps et de l’été dans le magnifique château de Mombello, aux Crivelli, près de Milan. Il l’avait choisi pour la beauté du site et la pureté de l’air qu’on

  1. Voyez la Revue du 15 mars.
    Outre les manuscrits et les livres cités dans l’étude précédente, j’ai consulté pour celle-ci : les Souvenirs et Mémoires de Rœderer, de Villemain et de Mme de Rémusat ; Masson, Napoléon et les femmes ; Seeley, Napoléon Ier, Lanfrey ; Histoire de Napoléon ; Iung, Bonaparte et son temps ; Guillois, Napoléon ; Boulay de la Meurthe, le Directoire et l’Expédition d’Egypte ; Pallain, le Ministère de Talleyrand sous le Directoire ; Joseph de Maistre, Œuvres ; Faguet, Politiques et Moralistes au XIXe siècle.