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élevés partis de Montauban, sous la conduite d’un maître répétiteur, ont rallié successivement leurs camarades de Toulouse et de Tarbes ; ils ont fait tous ensemble, par Bagnères, l’ascension du pic du Midi ; puis la caravane est redescendue par Barèges, a visité le cirque de Gavarnie et s’est dissociée après un voyage de quatre jours. Si l’Université voulait prendre la peine d’organiser ces voyages scolaires, en leur donnant de plus larges proportions, elle pourrait assurément compter sur le concours pécuniaire et sur la reconnaissance des familles.


II

Le mouvement qui entraîne les populations urbaines vers les campagnes, pendant les chaleurs de l’été, se développe, mais les déplacemens se font un peu à l’aventure. Les désœuvrés, pour lesquels ce n’est qu’une affaire de mode et qui ne cherchent qu’à continuer au dehors la vie mondaine qui n’est plus possible à Paris, ceux-là se rendent dans les châteaux en renom, sur les plages ou dans les stations thermales fréquentées par leur monde et n’ont pas besoin de conseils. Mais les travailleurs, les chefs de famille qui tiennent à tirer le meilleur parti possible, pour leur bien-être et pour celui des leurs, des courtes vacances qu’ils peuvent s’accorder, ne savent pas, la plupart du temps, de quel côté se diriger. Les uns se rendent dans une localité où ils espèrent rencontrer des connaissances ; d’autres se laissent séduire par les promesses de la réclame et des affiches illustrées ; les plus avisés consultent leur médecin qui se trouve parfois bien embarrassé pour leur répondre. On s’abandonne souvent au hasard et, quand on se trompe, au lieu de revenir chez soi gai, reposé et bien portant, on y rentre souffrant, ennuyé, et promettant bien de ne plus retourner dans l’endroit maussade d’où l’on vient.

C’est que tous les déplacemens ne sont pas favorables et, comme on s’absente le plus souvent pour améliorer ou pour raffermir sa santé, il est indispensable de se conformer à quelques règles d’hygiène que nous allons exposer.

Lorsqu’on ne peut disposer que d’un mois ou deux, on a le choix entre un voyage et le séjour à la campagne ou dans les montagnes, aux bains de mer ou aux eaux minérales.

Lorsqu’on opte pour le premier parti, on choisit généralement un des itinéraires à prix réduits dont on trouve le tracé dans les indicateurs de chemins de fer. Ces pérégrinations économiques sont agréables ; elles instruisent et laissent des souvenirs ; mais elles sont fatigantes à l’excès. Elles ne conviennent qu’aux personnes douées d’une bonne santé, dont les occupations habituelles