1° Quel est le montant total des pertes causées par l’invasion des sauterelles ?
2° Quel est le montant des sommes à répartir entre les sinistrés ?
Nous laissons de côté deux autres questions qui n’offrent qu’un intérêt secondaire.
Sur la première demande, la commission arrêta ainsi l’appréciation des pertes :
francs | |
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Province d’Alger | 13 868 337 |
— d’Oran | 3 343 151 |
— de Constantine | 2 441 493 |
Total | 19 652 981 |
Sur la seconde question, secours à distribuer :
francs | |
---|---|
Province d’Alger | 514 300 |
— d’Oran | 171 420 |
— de Constantine | 114 280 |
Total | 800 000 |
Huit cent mille francs ! Un grain de blé pour tant de millions d’affamés et en y comprenant la remise gracieuse qui fut faite des rentes rurales de 1866 et de 1867, les deux années de famine, aux sinistrés[1].
Pendant de longs mois on assista dans les grandes villes à des apparitions navrantes d’hommes haves, épuisés ; ils tombaient sans force le long des routes, ou se couchaient mourans dans les rues et les places publiques. Nous avons dit ce qu’il en périt.
Au nombre de ses années calamiteuses, l’Algérie compte encore 1869 et 1870, 1877, et celles de 1885 à 1893. La plus mauvaise fut 1888. Elle ne le code que de fort peu à l’année dont nous avons mentionné les douloureuses péripéties. Avant d’énumérer les procédés nouveaux qui furent employés pour combattre le mal renaissant, — procédés qui, cette fois, seront, espérons-le, définitifs, — apprenons quelle est l’origine du fléau.
C’est le savant naturaliste attaché au Muséum d’histoire naturelle de Paris et dont nous avons déjà cité l’un des ouvrages, M. Künckel d’Herculais, qui nous le dira avec certitude[2]. Au