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Page:Revue des Deux Mondes - 1896 - tome 133.djvu/409

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travail, on s’étonne que l’accroissement final ne soit que de 49 millions. Il a fallu, pour obtenir ce résultat, que les économies obtenues par l’amélioration de l’outillage et des méthodes d’entretien ou d’exploitation soient considérables.

On peut espérer, cependant, en réaliser encore, notamment dans l’exploitation des lignes secondaires, si on ne refuse pas aux compagnies les facilités de service nécessaires. D’autre part, il ne semble pas que les prochains exercices doivent présenter des causes d’augmentation comparables aux sacrifices qui viennent d’être faits pour améliorer les services et la situation du personnel.

Ainsi, au point de vue des dépenses d’exploitation, comme à celui des recettes ou des charges des capitaux, il semble que l’avenir se présente mieux que le passé. Pour que l’appel fait chaque année à la garantie n’augmente pas, il suffit que les cinq réseaux donnent, en moyenne, une plus-value, dans le produit net, qui couvre l’augmentation des charges du capital, soit près de 4 millions par an, ou moins de 1 pour 100 du produit net actuel. Tout ce qui sera réalisé en plus viendra en déduction des charges budgétaires. L’exemple des années 1894 et 1895 montre qu’avec une administration économe et prudente, un essor exceptionnel de la prospérité publique n’est pas nécessaire pour que cet excédent soit considérable.


II — LES GARANTIES ET LES DÉFICITS DES RÉSEAUX SECONDAIRES EN FRANCE, EN ALGERIE ET AUX COLONIES

Les garanties d’intérêts des réseaux secondaires diffèrent radicalement de celles des grands réseaux, en ce sens que les versemens annuels de l’Etat ne constituent pas un appoint plus ou moins important, venant s’ajouter au produit net de l’exploitation, pour assurer au capital une rémunération convenue ; c’est, au contraire, la garantie qui rémunère presque seule le capital, tandis que le produit net, s’il y en a un, ne représente qu’une atténuation des charges de l’Etat. Cette atténuation pourra devenir plus importante qu’aujourd’hui, à mesure que les recettes progresseront ; mais l’espoir de voir jamais les Compagnies entrer dans la période du remboursement serait absolument chimérique. C’est donc bien à tort que l’on qualifie d’avances les sommes versées par l’Etat à ces compagnies, et le compte courant tenu avec grand soin, pour leur dette envers l’Etat, est une pure fantasmagorie. Par leur nature, les charges budgétaires que nous examinons maintenant ressemblent beaucoup plus à des annuités données à fonds perdus,