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SOUVENIRS DIPLOMATIQUES
DE RUSSIE ET D'ALLEMAGNE
(1870-1872)

I.
LE VOYAGE DE M. THIERS A SAINT-PÉTERSBOURG.
LA LIGUE DES NEUTRES.
LA DÉNONCIATION DU TRAITÉ DE 1856

Quelques personnes m’ont conseillé de publier ces souvenirs. Successivement chargé d’affaires à Saint-Pétersbourg pendant toute la guerre franco-allemande, depuis la démission du général Fleury ; et à Berlin, après la signature de la paix de Francfort, jusqu’à l’arrivée de M. de Gontaut, le 4 janvier 1872, j’avais pu, m’a-t-on dit, plus qu’un autre assister et prendre part aux négociations échangées entre la France, l’Allemagne et la Russie durant cette douloureuse période de notre histoire contemporaine. Il importait que la lumière fût aussi complète que possible sur des événemens aussi graves, et tous les témoignages devaient se produire. On ajoutait qu’à vingt-cinq ans de distance, une publication de ce genre ne pouvait plus avoir d’inconvéniens. Sans compter les écrits des généraux français et étrangers ayant pris part à la campagne de 1870, la partie diplomatique avait été traitée dès le lendemain de la guerre par le duc de Gramont et le comte Benedetti, puis par MM. Thiers, Jules Favre, Sorel, le général Leffo, par M. Flourens, par M. Rothan, et en dernier lieu par M. de Gontaut, dont les Mémoires venaient d’inspirer les remarquables articles du duc de Broglie dans le Correspondant et de réveiller ses souvenirs personnels. La période historique était donc, par