était jamais acculé, nous sommes convaincu qu’elle devrait être précédée du rachat général des concessions.
Avant de nous arrêter à cette hypothèse du rachat, nous devons insister un peu sur la manière dont s’exerce l’action administrative, au point de vue des dépenses des compagnies, comme nous venons de le faire, au point de vue des recettes. Nous avons déjà montré, en étudiant les variations de ces dépenses depuis 1884, comment les pouvoirs de police qui appartiennent à l’administration, le droit de fixer la marche des trains, de réglementer le service dans l’intérêt de la sécurité, peuvent devenir une cause d’augmentation effrayante dans les frais d’exploitation, si le contrôle ne recherche pas soigneusement, de concert avec les compagnies, tous les procédés qui permettent d’assurer convenablement le service public sans frais excessifs.
Il y a une école, assez en faveur, qui croit que le véritable moyen de réduire les dépenses et les garanties, c’est d’intervenir activement dans l’administration intérieure des compagnies, en multipliant les contrôles et les vérifications. Certes, il importe que des comptes aussi importans pour le budget que ceux des compagnies soient dûment vérifiés. Cette vérification est organisée depuis longtemps ; son efficacité est mieux assurée par un petit nombre de fonctionnaires capables d’apprécier si tous les comptes sont bien dressés conformément aux clauses souvent très délicates des conventions, que par une armée d’agens dont chacun ne peut voir que quelques détails ; ce qui est a craindre, en effet, ce n’est pas que les compagnies falsifient systématiquement les pièces élémentaires de dépenses, à l’établissement desquelles participe un personnel très nombreux ; c’est que, dans leurs écritures centrales, elles adoptent des imputations désavantageuses à l’État. En superposant les contrôles sans nécessité, on oblige les compagnies, toutes les fois que l’État crée un nouvel agent, à créer deux ou trois agens pour fournir au premier les renseignemens qu’il demande : le Trésor paye le premier directement, les autres indirectement par l’augmentation de la garantie ; et c’est souvent le résultat le plus clair que l’on obtienne.
Au point de vue de l’organisation des services, le contrôle peut bien réprimer les abus crians qui se produiraient ; quant à compter sur lui, pour réaliser des modifications d’organisation économiques, c’est une grave illusion. Très bien placé pour imposer des dépenses aux compagnies, il l’est fort mal pour leur imposer des économies, car il est infiniment difficile à l’administration de substituer sa responsabilité à celle de l’exploitant,