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faisant mon rapport sur la bibliothèque, et ce me serait une grande distraction que de voir avec vous des madones de Raphaël et de belles Vénitiennes du Titien, car la peinture ne peut être toujours dans le ciel.

Adieu, madame, veuillez agréer tous mes remerciemens bien sincères, et l’expression de mes respectueux hommages.

P. M.


11 mars 1858.

Madame,

Je crois qu’il serait à la rigueur possible d’entrer au musée un lundi, jour où l’on ne rencontre que les balayeurs, mais il faudrait d’abord avoir recours à M. de Nieuwerkerke, ce qui vous ennuierait peut-être plus que le public en masse. Outre le lundi, il y a le samedi où les rapins ne sont pas à l’ouvrage et n’obstruent pas les tableaux. Pour ma part je ne pourrais lundi prochain, parce que c’est jour de commission de la Bibliothèque, mais samedi je serais libre et à vos ordres.

Si vous acceptez samedi, veuillez me dire où je dois vous rencontrer. Comme vous passez devant ma porte, auriez-vous quelque objection à me faire demander ?

Avez-vous vu le Raphaël ? il part le 15. Je ne vous ai pas envoyé le passage de ma préface parce que j’ai pensé d’une part que c’était indiscret, de l’autre que lorsque cela serait *en épreuve, vous auriez moins de peine à le lire.

Je suis fort occupé de mon rapport. Je lis en ce moment un bitte book et je prends des notes. Il n’y a que 10 933 queries à lire avec les réponses.

Veuillez agréer, madame, l’expression de mes respectueux hommages.

PROSPER MÉRIMÉE.


Mercredi.

Dimanche, 22 mars 1858.

Madame,

Je serai prêt à midi moins un quart jeudi ou vendredi. Veuillez m’avertir seulement du jour et du lieu.

La fin de mon rapport et le beau temps qu’il fait m’ont remis. Il me semble que je suis à Cannes. Cependant il faut que je le lise demain, ce maudit rapport, puisqu’on le copie et qu’on l’imprime, après quoi on m’assassinera pour l’avoir fait. C’est une