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quel point la mesure proposée affecterait les recettes du trafic étranger.

Enfin, un congrès postal se réunit à Berne en 1874 avec le programme bien défini d’organiser l’échange des lettres, cartes postales, échantillons et imprimés de toute nature comme si tous les États contractans formaient un seul territoire. En dehors des puissances européennes les États-Unis de l’Amérique du Nord et l’Egypte étaient représentés à ce congrès. Les principes généraux qui furent adoptés peuvent se résumer ainsi : 1° adoption d’une taxe unique avec la même unité de poids, plus une surtaxe pour les parcours maritimes au-dessus de trois cents milles ; 2° attribution à l’office d’origine des taxes d’affranchissement, sous réserve de payer aux offices transitaires une indemnité calculée d’après le poids total des lettres ou des autres objets. Ceci était une grave innovation, les administrations correspondantes s’étant jusqu’alors réciproquement décompté les taxes afférentes à chacun des objets qu’elles transportaient. Enfin un bureau international était institué à Berne, à frais communs, pour servir d’intermédiaire et de lien entre les offices contractans, et des congrès périodiques devaient être convoqués lorsqu’il y aurait lieu de réformer ou de compléter le pacte fondamental.

La France, que des désastres récens avaient obligée de relever ses taxes postales intérieures, n’adhéra aux résolutions du traité de Berne qu’à partir du 1er janvier 1876. Depuis, un second congrès fut tenu à Paris en 1878, un troisième à Lisbonne en 1885 et enfin un dernier, dont les actes sont encore en vigueur, à Vienne en 1891. A chaque réunion, le nombre des États adhérens s’augmentait, en même temps que de nouvelles attributions entraient dans l’accord de l’Union postale universelle.

Le congrès de Vienne a conclu six conventions ou arrangemens qu’il est utile d’examiner avec quelques détails, puisque ces actes régissent aujourd’hui la correspondance postale sur presque toute l’étendue du globe. La Chine, la Corée et le Maroc sont, sauf omission, les seuls États constitués qui n’aient pas pris part au congrès ou n’y aient pas adhéré.

Il y a d’abord la convention postale. Elle débute par ces mots, qui semblent annoncer une ère nouvelle où il n’y aura plus ni frontière ni nationalité : « Les pays entre lesquels est conclue la présente convention, ainsi que ceux qui y adhéreront ultérieurement, forment un seul territoire postal pour l’échange réciproque des correspondances entre leurs bureaux de poste. » Le tarif est pour les lettres de 25 centimes par 15 grammes, pour les car les postales de 10 centimes, pour les imprimés 5 centimes