télégraphiques parce qu’il faut bien qu’elles se conforment aux règles de service universellement admises pour l’échange des télégrammes. Dans leurs relations entre elles, rien ne les contraint parce qu’il n’y a pas de sanction aux obligations que l’un ou l’autre État leur voudrait imposer, si ce n’est le refus d’atterrissage. Il ne semble pas qu’il y ait d’autre moyen de sortir de cette difficulté qu’une législation internationale qui leur donnerait un code commun, et, par compensation, les neutraliserait en cas de guerre.
Parmi les inventions nouvelles que les savans ont su tirer de ce fluide subtil qu’ils appellent électricité, il n’en est pas qui surprenne davantage que le téléphone ou le phonographe. N’est-il pas merveilleux en effet de reproduire la parole à distance, avec son timbre, ses intonations ? Lorsque le téléphone apparut, au début de l’année 1878, on s’en amusa d’abord ; puis on le substitua, dans l’intérieur des maisons, aux tuyaux acoustiques. Bientôt on en installa d’une maison à l’autre dans la même ville. L’instrument, quoique encore imparfait, ne laissait pas que de se prêter à des conversations à petite distance. L’idée vint alors d’établir dans une ville un réseau téléphonique. Tout abonné à ce réseau est relié par un fil à un bureau central qui le met en correspondance, à volonté, avec tel ou tel autre abonné. Le premier réseau fut créé à Paris en 1880 ; puis il y en eut l’année suivante à Lyon et à Marseille.
À ce propos, il faut observer que le gouvernement s’est réservé en France, comme en presque tous les autres États civilisés, le monopole des correspondances par télégraphe. Il n’y a guère que la confédération des États-Unis de l’Amérique du nord qui ait respecté, en cette matière, la liberté de l’industrie ; et, d’après ce que l’on raconte, ce n’est pas à l’avantage du public que cette liberté s’y exerce. Au début du téléphone, le ministre des Postes et des Télégraphes n’eut pas assez de confiance en ce nouvel outil, encore imparfait, pour risquer les deniers publics dans l’exploitation d’un réseau de ce genre. Des sociétés se présentaient pour l’entreprendre à leurs risques et périls ; il leur en accorda l’autorisation, mais pour cinq ans seulement et sans vouloir leur concéder aucun privilège exclusif. En 1884, les autorisations furent renouvelées pour cinq autres années. Cependant, l’engin s’était perfectionné ; l’Administration des postes et des télégraphes s’était décidée, elle aussi, à construire des réseaux en quelques villes,