méthode pour raccommoder un champ ; excellente, en effet, car ses rendemens dépassaient 60 hectolitres à l’hectare.
Après cette dernière distribution d’engrais, il n’y a plus à intervenir ; la récolte sera bonne ou mauvaise suivant que la saison sera favorable ou fâcheuse ; l’abondance ou la rareté de la pluie exerce notamment une influence décisive sur la production de la paille ; faible dans les années sèches, elle devient considérable pendant les saisons humides, et il est facile d’en saisir la raison.
Il faut considérer les cellules à chlorophylle des feuilles comme de petites usines qui élaborent la matière végétale ; elles mettent en œuvre l’acide carbonique que l’énorme quantité d’eau qu’elles renferment leur permet de saisir dans l’atmosphère ; elles le réduisent et forment avec le résidu de sa décomposition après l’élimination de l’oxygène : les sucres, la cellulose, la Comme de paille, la vasculose, toutes matières ternaires, formées de carbone, d’oxygène et d’hydrogène ; ces cellules réduisent également les nitrates qui leur sont apportés en même temps que l’acide phosphorique, la potasse, la silice, par l’eau qui constamment traverse la plante, y pénètre par la racine et s’exhale par les feuilles.
Si la pluie est fréquente, le sol bien humecté, les cellules continuent longtemps leur travail, elles élaborent beaucoup de matière végétale, la plante grandit ; mais il n’en va pas de même si la pluie est rare et si le sol ne fournit plus que parcimonieusement à l’énorme dépense d’eau que fait le blé ; on calcule que l’élaboration de 1 kilogramme de matière sèche correspond à l’évaporation par les feuilles de 250 à 300 litres d’eau ; j’ai trouvé qu’une feuille de blé exhale, en une heure d’insolation, un poids d’eau égal au sien ; quand la terre, mal abreuvée par la pluie, devient incapable de suffire à cette prodigieuse consommation, la dessiccation des organes se produit, et ce sont toujours les feuilles les plus anciennes qui se dessèchent et périssent les premières ; il est très rare qu’au mois de mai on ne voie pas les petites feuilles fixées au bas de la tige, molles, flasques, vidées, flétries ; si on les soumet à l’analyse, on reconnaît qu’elles ont laissé échapper la matière azotée, l’acide phosphorique, la potasse, qu’elles renfermaient au moment où vertes et turgescentes elles étaient encore vivantes.
Il importe d’insister sur cette mort des feuilles et sur le départ des matériaux qu’elles contiennent ; quand la feuille meurt, c’est une des petites agglomérations des cellules travailleuses qui est