qu’à celles de la raison. Leurs coups d’épingle répétés firent plus que les attaques de front de l’hérésie. Ln fidélité des peuples se changea en mépris, puis en haine ; mettant la violence au service de leur passion, les révolutionnaires prétendirent supprimer par la force l’Église catholique : Pie VI détrôné mourut en captivité.
La bourrasque une fois passée, la papauté se retrouva debout. La violence dont elle avait été l’objet avait contribué à rétablir son autorité morale, et aujourd’hui encore qu’elle est dépouillée de tout pouvoir humain, ne voyons-nous pas cette autorité morale s’accroître assez pour que les vainqueurs d’il y a vingt-cinq ans prétendent aujourd’hui se faire, de cet accroissement, un titre à la reconnaissance du vaincu ? A toutes les attaques, la papauté n’a qu’une réponse : elle dure. Elle dure, non pas inerte ni défaillante, mais fortifiée de son passé, vivante de son activité présente, jeune de la conscience de son avenir. Elle dure comme elle a duré malgré ses innombrables épreuves, — malgré le schisme d’Occident, la plus dangereuse de toutes, — comme elle durera encore le jour où, selon la magnifique image de Macaulay, quelque voyageur venu des florissantes cités de la Nouvelle-Zélande, s’assoira sur une arche brisée du Pont de Londres pour esquisser les ruines de Saint-Paul s’élevant au milieu d’un désert.
H. -FRANÇOIS DELABORDE.