Russie les métaux et objets divers en métaux. Six ou sept de ces créations, œuvre des dix dernières années, ont porté la vie autour de Jekaterinoslav dans le bassin du Donetz, et commencent à rémunérer brillamment les capitaux étrangers, français et belges surtout, qui leur ont donné naissance[1]. Un rapport du consul de France à Odessa nous apprend qu’en 1894 les usines du sud de la Russie ont travaillé 640 000 tonnes de minerai et expédié 270 000 tonnes d’articles en métal. Quant à la production de la fonte, elle a été de plus de 500 000 tonnes en 1895, et une bonne partie en est transformée sur place en fer et en acier. D’après la même autorité, il y aurait place, à côté des établissemens existant, si puissamment outillés, pour des usines qui, construites à proximité de la mer Noire, auraient pour objet la fabrication du matériel de guerre, blindages, canons, projectiles, pour la construction de navires, de wagons, de locomotives, pour la fabrication d’articles de grande consommation en Russie, comme de caisses à pétrole, de boîtes de conserves, de tôles minces pour la couverture des maisons, de milliers d’outils ou objets de ferronnerie.
Les grands centres houillers et industriels russes, en dehors du Donetz ou région du sud, sont la Pologne, l’Oural et la région moscovite. Pour la production charbonnière, le bassin polonais seul est important après le Donetz. La Russie tout entière, en effet, a produit en 1895 environ 8 000 000 tonnes de charbon. L’Oural et la région de Moscou n’ont contribué à ce total que pour 500 000 tonnes, la Sibérie et le Caucase pour beaucoup moins encore, tandis que la Pologne a donné 2 400 000 tonnes et le bassin du Donetz 4 500 000 (plus du double de la production de 1888).
Pour la production du minerai de fer, il n’existe, à côté du Donetz qui a donné 950 000 tonnes, qu’un seul autre centre important, l’Oural, près d’un million de tonnes. La Pologne n’a donné que 100 000 tonnes.
Il a été produit, en 1895, dans toute la Russie. 1 350 000 tonnes de fonte, dont 490 000 ont été transformées en acier et 450 000 en fer, le reste a été utilisé en nature. L’activité des hauts fourneaux se tourne de plus en plus vers la production de l’acier, entraînement qu’expliquent les commandes de rails pour le
- ↑ Une grande société française avait inauguré, en 1874, l’essor de l’industrie charbonnière du bassin du Donetz. Une autre compagnie française a aussi marqué de ses efforts les débuts de l’industrie métallurgique dans cette région, en ouvrant, en 1881, la première mine sur les concessions de Krivoï-Rog et en contribuant à la formation de la société des Forges de Briansk. Des capitaux français ont été engagés encore dans d’autres établissemens. La Dnéprovienne est une création belge et polonaise.