les différentes catégories professionnelles et, ce système une fois adopté, la Chambre serait ainsi composée :
L’agriculture aurait | 225 représentans |
L’industrie aurait | 164 — |
Le commerce aurait | 48 — |
Les transports auraient | 17 — |
L’administration publique aurait | 8 — |
Les professions libérales auraient | 13 — |
Les rentiers | 25 — |
Ensemble | 500 députés |
Comparez maintenant cette Chambre, quand nous l’aurions, et celle que nous avons, où l’on voit, en suivant le même classement : 38 députés seulement se rattachant au groupe professionnel de l’agriculture, 49 seulement, au groupe de l’industrie, 32, à celui du commerce et des transports, 22, à celui de la force publique ; mais, en revanche, 43, à celui de l’administration publique, 296, au groupe dit des professions libérales, 97, au groupe des personnes vivant exclusivement de leurs revenus. — Et dites où est le pays réel, le pays vivant ? où serait la représentation réelle du pays, du pays vivant tout entier ?
Ce ne serait pourtant point elle, si l’on s’en tenait là, la représentation réelle du pays vivant tout entier. Si l’on s’en tenait là, à une Chambre des députés recrutée de cette manière, le parlement ne serait pas l’image, l’abrégé et comme l’action réflexe de la vie nationale tout entière : il y manquerait ces vies collectives dont, pour partie aussi, est faite la vie nationale. Et d’avoir une Chambre des députés où l’individu serait représenté, — non plus abstrait et irréel, inexistant, sauf durant cinq minutes de quatre ans en quatre ans, par une fiction légale, mais l’homme de tous les jours, replacé en son lieu, dans son milieu social, qualifié par ce qui le qualifie le plus visiblement, par la profession ; — d’avoir cette Chambre des députés, très supérieure sans doute à celle que nous avons, ce serait bien avoir quelque chose de la représentation organique, mais non la représentation organique tout entière du pays vivant tout entier.
Je n’appellerais pas « représentation organique » une représentation fondée sur des groupemens professionnels aussi larges, aussi peu nombreux, si l’on s’en tenait là et si à la Chambre des députés, ainsi formée, ne venait pas s’ajouter un Sénat où se retrouve un autre aspect ou un autre élément de la vie nationale.