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Page:Revue des Deux Mondes - 1896 - tome 138.djvu/921

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lui opposer un nombre égal, il doit faire appel, dès le début, aux classes les plus anciennes.

« C’est dans cette dernière alternative que nous place notre organisation actuelle ; nous devons nous attacher à y remédier, en adoptant des dispositions permettant d’éviter l’emploi des classes anciennes dans les opérations actives sur le théâtre de la guerre. » En élevant le chiffre des incorporations dans une proportion aussi considérable et malgré la réduction du temps de service, la nouvelle loi aboutissait à une augmentation de 70 110 hommes dans l’effectif de paix et stipulait en outre la création d’importantes formations nouvelles.

L’effectif de l’armée allemande est désormais fixé à 557 093 hommes, et c’est un effectif moyen et non maximum. Cette substitution dérive de l’économie même de la loi qui envisage la diffusion la plus large possible de l’instruction militaire. Il arrivera dès lors que cet effectif sera souvent dépassé et ne se retrouvera en fin d’année que dans le nombre de journées de présence multiplié par 365. C’est ainsi que l’appel des hommes du Nach-Ersatz[1] donnera un effectif très supérieur à l’effectif moyen pendant les premiers mois de l’année militaire. Il est aisé de remarquer tout ce qu’une pareille disposition contient de favorable au point de vue d’une mobilisation qui surviendrait au printemps. L’on doit aussi rapprocher dans la même considération la suppression de la vacance des recrues, c’est-à-dire de la période qui sépare l’époque du départ des hommes libérés de celle de l’arrivée des recrues, vacance d’ailleurs qui n’avait jamais existé pour la cavalerie, où les trois années de service s’accomplissaient jour pour jour. Si l’on observe que le mois ainsi gagné précède le moment des grands froids, la mesure empruntera une nouvelle conséquence heureuse de la saison favorable, pour un plus rapide assouplissement des recrues.

Une pareille extension des charges de l’instruction devait, quoi qu’on fît, trouver sa compensation dans un développement d’organisation. Telle est la conséquence de tous les accroissemens d’effectifs qu’il faut les mettre en concordance avec les cadres. C’est une question de proportion numérique sans doute, mais c’est avant tout une question de rendement. Or, étant donnée la tâche dévolue aux trois bataillons actifs, il n’était plus possible d’essayer une surcharge, sous peine de ne plus obtenir cette instruction intensive, que la réduction du temps de service commandait de poursuivre. La création de 173 demi-quatrièmes bataillons,

  1. Equivaut au 6 p. 100 du contingent, et est destiné à combler les vacances qui pourraient se produire au cours de l’aimée, ce qui assure le complet permanent de l’effectif de paix.