Times une lettre fort intéressante. Nous ne nous arrêterons pas à la critique pleine d’humour qu’il y fait de la note de M. de Nélidof ; il résume ainsi cette note : « Comme je sais que vous n’avez pas l’intention de toucher aux porteurs de bons, je sais, et vous savez aussi bien que moi, que je ne consentirai pas à vous soumettre à un contrôle international ; mais je me sers de cette forme pour faire plaisir à mes amis les Français qui désirent vous soumettre à ce contrôle. » Ce n’est assurément pas cette partie de la lettre de M. Bowles qui nous paraît la plus sérieuse, mais plutôt celle où il fait remarquer que, si la Porte a tenu ses engagemens financiers envers ses créanciers, il s’en faut de beaucoup qu’on ait rempli envers elle tous ceux qui avaient pourtant été pris à Berlin. En 1878, plusieurs lambeaux de l’Empire ottoman en ont été détachés, les uns pour devenir indépendans, les autres pour aller grossir des États déjà indépendans, ou qui le sont devenus par la même occasion. Il avait alors paru tout naturel, ou, pour mieux dire, légitime et même obligatoire, d’imposer à ces provinces une partie de la Dette ottomane correspondante à l’étendue de leur territoire ou au chiffre de leur population. Par les articles 9, 33 et 42 du traité de Berlin, dit M. Bowles, les puissances s’étaient engagées à fixer le chiffre du tribut annuel à payer par la Bulgarie, ainsi que la part de la Dette à assigner à cette principauté. Elles s’étaient engagées en outre à fixer, par un arrangement qui serait conclu à Constantinople entre leurs représentans et la Porte, la part de la Dette publique ottomane qui devrait être assignée non plus seulement à la Bulgarie, mais au Monténégro et à la Serbie. Plus tard, par l’article 10 de la convention du 24 mai 1881, les mêmes puissances avaient pris l’engagement nouveau de déterminer par un accord du même genre la part de la Dette qui serait supportée par la Grèce, en échange des territoires qui lui étaient cédés. Qu’est-il advenu de tous ces engagemens ? Ils sont restés lettre morte. La Turquie a demandé à plusieurs reprises que les ambassadeurs des puissances s’entendissent à ce sujet avec elle, comme cela avait été formellement convenu : on ne lui a fait aucune réponse. M. Bowles estime à 100 000 livres par an le tribut à payer par la Bulgarie, ce qui fait 2 millions de livres dues à la Turquie depuis 1878. Il estime approximativement à 20 millions de livres la part de la Dette qui devrait être supportée par la Bulgarie, la Serbie, le Monténégro et la Grèce. Nous lui laissons la responsabilité de ces chiffres que nous ne pouvons pas contrôler ; ils n’ont d’ailleurs rien d’exorbitant. La question qu’il soulève est des plus intéressantes, non seulement parce que, si
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