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il ne s’agit pas de mesurer des températures ! — Qui peut le plus, peut le moins, répondit Wronski, le problème pratique que j’ai résolu est plus difficile que celui de la locomotion.

Quant à l’expérience, pour la faire, il suffirait de lui accorder la concession du chemin de Dijon à Mulhouse ; il demanderait la permission de l’étendre jusqu’à Genève.

Le chemin de Chartres à Rennes ; il se chargerait de l’étendre jusqu’à Brest.

Le chemin de Lyon à Grenoble.

« Je prie, disait-il, qu’on me permette d’y ajouter le chemin de Clermont à Nîmes et à Montpellier. »

Les routes existantes devaient lui suffire ; c’est sur elles qu’il comptait appliquer ses nouveaux procédés de locomotion, tant spontanée qu’inerte, révélés par sa réforme scientifique.

Les chemins de fer existans ne pourraient soutenir la concurrence ; n’était-ce pas la preuve de la supériorité de ses inventions ?

En revanche, en profitant de la construction de leur voie, en supprimant leurs rails, leurs locomotives et leurs wagons, et introduisant sur ces voies horizontales ses procédés de locomotion, ils rendront impossible la concurrence de ces mêmes procédés nouveaux sur les routes ordinaires!

La commission, à bout de patience, adressa au ministre un rapport défavorable, ne pouvant conseiller l’application industrielle de la théorie scientifique dont Wronski était l’auteur.

La pétition de Wronski aux Chambres donne une idée presque intelligible de ses théories et de son système.

On rencontre au début une énigme qu’il faut transcrire : « La première partie de la résistance, celle qui est causée par le frottement de l’essieu contre le moyeu du char, et, comme telle, cette partie de la résistance est indestructible. Aussi, le minimum possible du frottement qu’exerce le moyeu d’une poulie ou d’une roue, sur un essieu fixe, étant entre 1/14 et 1/15 du poids qu’elle sert à élever, la partie essentielle et indestructible de la résistance que cause pour un char le frottement du moyeu de ses roues contre leurs essieux mobiles, se trouve, a priori, former le carré de cette quantité, savoir un nombre compris entre 1/196 et 1/225 du poids qu’elle doit transporter. » Cette élévation au carré, sans raison ni prétexte, d’une force qu’on vient de calculer, ressemble à un mauvais rôve. Wronski oublie, de plus, le principe du