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Aucune marine ne saurait en manquer, la nôtre moins que toute autre, quand elle a seulement vingt années d’existence.

Pour les opérations extérieures et la capture des paquebots :

26 croiseurs de types divers, déplaçant ensemble 176 000 tonnes.

Nous arrivons ainsi à 618 000 tonneaux, auxquels il serait bon d’en ajouter 24 000 pour 4 transports d’escadre, ravitailleurs des unités légères, analogues à la Foudre, aujourd’hui en service.

Tout bien compté, et en arrondissant un peu : 630 000 tonnes.

Il va sans dire que nous négligeons tout l’outillage naval auxiliaire : les transports, que les paquebots du commerce peuvent remplacer et dont nous possédons encore, du reste, de nombreux échantillons ; les bâtimens-écoles, les bâtimens de servitude, remorqueurs, gabares, bugalets, allèges, etc. ; enfin les canonnières, avisos à roues et à hélice, chaloupes, vedettes et autres navires de faible tonnage destinés au service des eaux intérieures dans les contrées exotiques.

650 000 tonnes de bâtimens ayant une réelle valeur militaire et capables de jouer un rôle sérieux dans les conflits qui nous menacent, voilà ce que nous devrions avoir.

Qu’avons-nous en réalité, en escomptant même la disponibilité des unités en achèvement ?

19 cuirassés d’escadre (de 11 000 tonnes en moyenne) et un grand croiseur cuirassé (6 800 tonneaux), faisant en tout 515 000 tonnes de déplacement à peu près.

Que si, à titre purement provisoire et par une fâcheuse dérogation aux principes, nous admettions les 9 garde-côtes signalés plus haut, les garde-côtes soi-disant offensifs, dans les escadres d’opérations, nous n’arriverions encore qu’à 275 000 tonnes.

27 éclaireurs, parmi lesquels 5 petits croiseurs cuirassés du type Charner, ensemble : 88 000 tonnes.

11 avisos chefs de groupe et 40 torpilleurs de haute mer ; en tout : 17 000 tonneaux. Ici encore nous acceptons comme chefs de groupe 8 navires qualifiés officiellement de contre-torpilleurs, — 4 du type Faucon, 2 du type Lévrier, — mais dont la vitesse est tout à fait insuffisante. Ce n’est qu’une utilisation provisoire, insistons-y.

8 avisos-torpilleurs, de faible vitesse, toujours, déplaçant 3 000 tonnes, et 190 torpilleurs côtiers, déplaçant 11 000 tonnes environ ; ensemble : 14 000 tonneaux.

13 croiseurs, dont 3 au moins sont démodés et dont 2