du cardinal Ledochowski et de Mgr Melchers leurs démissions d’archevêques de Posen et de Cologne. Au moment où on avait cru toucher ainsi à la solution définitive du différend, tout avait été de nouveau suspendu, Léon XIII s’étant retranché derrière le droit qu’il croyait avoir d’échanger contre des garanties positives relativement à la libre éducation du clergé les importantes concessions qu’il avait promises. On en était toujours au même point ; et, tandis que de très sérieux efforts étaient tentés par le ministre des cultes à Berlin, pour s’entendre directement, sur beaucoup de points essentiels dans la pratique, avec ceux des évêques prussiens qui étaient le plus portés à la conciliation, M. de Schlœzer s’abstenait à Rome de rien solliciter comme de rien proposer. Il se bornait à manifester avec enjouement sa surprise que le Saint-Siège ne comprit pas l’utilité de s’entendre avec le prince de Bismarck. À cette époque, on disait vaguement en Allemagne que le gouvernement de la République française semblait incliner, vis-à-vis du cabinet de Berlin, vers une attitude moins réservée que celle qu’il avait gardée depuis 1871. « Voyez la France, disait M. de Schlœzer au cardinal Jacobini, elle a fini par venir à nous. La Russie a fait de même, et à Paris comme à Saint-Pétersbourg, on est très content, tandis que l’Italie est furieuse de n’avoir pas été invitée à l’entrevue de Skierniewice. Vous devriez faire comme la France et la Russie et vous rapprocher de l’Allemagne. »
En définitive, le ministre de Prusse, tout en ayant une attitude encourageante, aimable, parlait moins que jamais de la révision éventuelle des lois de Mai. Le Pape s’inquiétait de cette inertie de la diplomatie prussienne. « A toutes mes observations, disait-il, M. de Schlœzer oppose ce fait que le prince de Bismarck est un homme de fer qui ne saurait céder, et auquel il faut montrer de la confiance. Lorsque j’expose des argumens qu’il ne peut contredire, il répond que ses instructions ne lui permettent pas de discuter ; de mon côté cependant, je ne peux pas transiger sur certains points et il faudra que je continue de lutter pied à pied contre l’uomo di ferro. »
Il n’était pas douteux en effet que, sur la question de l’éducation du clergé par exemple, Léon XIII se montrait très résolu à