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LÉON XIII
ET LE
PRINCE DE BISMARCK

III.[1]
L’ARBITRAGE DES CAROLINES. — LA FIN DU CULTURKAMPF

La question religieuse, au milieu de l’année 1885, restait toujours pendante en Allemagne, et la révision des lois de Mai n’étant même plus l’objet de négociations concrètes entre les deux pouvoirs, une reprise du Culturkampf, si peu probable qu’elle parût, restait cependant parmi les éventualités avec lesquelles on devait compter au Vatican. En apportant par intermittence moins de rigueur dans ses façons d’agir avec l’Église catholique, le gouvernement prussien avait pu se flatter de l’espoir qu’il réussirait sur tel ou tel point déterminé à désintéresser la plus grande partie des populations catholiques du royaume. Ce calcul n’était pas sans reposer sur des probabilités sérieuses, car il s’était produit, à diverses reprises, des symptômes de désaccord grave entre certains personnages marquans du Centre, au Reichstag.

M. de Schlœzer insistait sur ce fait, qu’à poursuivre une lutte qui, au point de vue purement religieux, n’avait plus, à ses yeux, de raison d’être, M. Windthorst et ses amis finiraient par se voir abandonnés de leurs électeurs, tandis que le clergé, s’il n’avait pas la sagesse de se soustraire aux influences de l’opposition

  1. Voir la Revue du 1er mars et du 1er juin.