la lumière ! » « Hum, observa à part soi le médecin, pas fameux, on dirait un morceau de bois… Voyons confrère, laissez-moi vous mettre mon thermomètre… Là, ça y est… Et maintenant, mettez-vous un peu de côté que je vous ausculte. »
Il écouta. On eût dit des bouffées de râle, puis un crissement caractéristique, quelque chose comme deux cuirs vernis frottés l’un contre l’autre. « Et le cœur maintenant ! » Ici, c’étaient des bruits sourds, irréguliers. « Ça suffit, je vois ce que c’est, reposez-vous. »
Vivement Valadier avait retiré le thermomètre. Il lut 40,4. En lisant, il eut un petit froncement de sourcils qui n’échappa point à Mme Palfrène ; c’était la désagréable impression du praticien qui, sentant que le cas est grave, très grave, embrasse d’un rapide coup d’œil tous les accidens qui vont se succéder.
Valadier s’était levé :
— Or çà, confrère, comment voulez-vous être soigné ?… Vous êtes du bâtiment, il s’agit de votre existence… donc c’est bien le moins qu’on vous consulte.
Mais Palfrène se mit à geindre à grand bruit, comme s’il fût trop malade pour répondre.
— Vous vous en rapportez à moi ?… Bon… Alors je descends écrire mon ordonnance, dit Valadier, qui, du regard, invitait Mme Palfrène à le suivre.
Quand ils furent sur le palier :
— Madame, fit-il en hochant la tête, si pénible qu’elle soit, je ne dois pas vous cacher la vérité ; Votre mari est très mal… Je ne réponds… de rien…
— Oh ! monsieur.
Et d’un geste suppliant elle lui saisit les deux mains.
Valadier hochait toujours la tête :
— Il est très mal. J’ai bien peur…
Il y eut un silence, puis elle articula avec effort :
— Qu’est-ce qu’il faut faire ?
— Congestion pulmonaire !… Moi, je ne connais qu’un procédé : l’alcool à l’intérieur, l’eau froide à l’extérieur. Un grog vigoureux, et un bain froid général.
La femme eut un sursaut, puis, d’une voix âpre :
— Un bain froid !… Pour le tuer, n’est-ce pas ?
Valadier reçut cela comme un soufflet. Il balbutia :